Après le choc démographique et le choc de compétitivité, à quand le prochain choc ordolibéral ?

Le système ordolibéral (variante européenne du néolibéralisme) est en crise profonde. Chaque rustine mise en place (voir les dernières mesures telles l’accord sur les dépassements d’honoraires ou la politique du « choc de compétitivité ») renforce la crise elle-même en précipitant notre pays vers la récession et l’austérité sans fin. Seule l’oligarchie voit ses intérêts défendus par ces politiques anti-sociales et austéritaires. (suite…)

Capitalisme libéral, capitalisme de connivences et lumpen-développement. Quelles réponses immédiates ? Le cas de l’Egypte

A.    Capitalisme « libéral » ou capitalisme de connivences  ? Le capitalisme libéral (ou néolibéral) proposé et imposé comme sans alternatives repose sur sept principes considérés comme valables pour toutes les sociétés de la planète mondialisée. 1.      L’économie doit être gérée par des entreprises privées car elles seules se comportent naturellement comme des acteurs…

Dépassements d’honoraires médicaux : Sarkozy en a rêvé, le gouvernement Hollande-Ayrault-Touraine veut le faire !

La crise de 2007 a marqué la fin de la fuite en avant financière devant l’incapacité du capitalisme développé à créer de la richesse réelle. On arrive maintenant à l’os : seule une baisse drastique des salaires peut encore permettre de continuer. Là où le salaire socialisé est important, comme en France, les coupes commencent dans cette composante, c’est moins directement visible et politiquement plus gérable. Les services publics sont de plus en plus ouvertement la cible des gérants du capital, qu’ils soient de droite ou de gauche. (suite…)

L’Islande et le refus de l’austérité

Face à la crise économique, alors que l’Union européenne a choisi la voie de l’austérité et a décidé de sauver les banques, l’Islande a au contraire procédé à la nationalisation des institutions financières et a rejeté les politiques de restrictions budgétaires. Avec un taux de croissance de 2,7% en 2012, même le Fonds monétaire international (FMI) salue le redressement économique du pays. (suite…)

Honneur aux soixante-dix !

Soixante-dix députés ont osé voter contre le TSCG. Soixante-dix sur cinq cent soixante-huit votants, c’est peu. Soixante-dix contre quatre cent soixante-dix-sept qui ont voté pour, c’est peu. Mais soixante-dix qui, venant de tous les horizons politiques, ont osé se dresser contre les consignes d’état-major, contre l’intense pression médiatique, contre le…

Compétitivité et austérité : problème du faible ou problème du système ? (2e partie)

La première partie discutait l’argumentation d’une France trop chère. Est-ce vraiment le problème ? 2. … Non, simplement celui du système capitaliste Deux types de considérations, d’inspiration néo-keynésienne, permettent de contester l’inéluctabilité d’une austérité salariale généralisée et d’imaginer une gestion alternative des déséquilibres, soit par la coordination des politiques. D’une part,…

Compétitivité et austérité : problème du faible ou problème du système ? (1ère partie)

Quand à la fin des années soixante, la crise du mode de production capitaliste a mis fin aux « trente glorieuses », les dirigeants ont tenté de stopper la montée concomitante de l’inflation et du chômage par des dévaluations à répétition. Ils ont ainsi enclenché une spirale explosive contre laquelle les européens ont lancé l’institution de l’euro comme monnaie unique de l’UE. Ce parachèvement de la construction européenne devait faire converger les économies de la zone en imposant aux « retardataires » des réformes structurelles qui les mettraient à niveau et permettrait de retirer tous les gains de l’harmonie du marché. (suite…)

La grande paresse du capitalisme français

Dans la déferlante de la mondialisation ambiante, alimentée par l‘idéologie dominante et l’Europe libérale administrée depuis Bruxelles, le mot d’ordre est – on ne le sait que trop – l’adaptation tous azimuts : des effectifs des entreprises, des aides de l’Etat, des règles du marché du travail, de la gestion des marchés publics, des marchés tout court et par voie de conséquence, des organisations de production qui les peuplent. (suite…)

Non à l’austérité permanente Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe !

Le président de la République veut faire ratifier au plus vite par le Parlement le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, plus connu sous l’intitulé de « Pacte budgétaire », tel qu’il a été signé par Nicolas Sarkozy le 25 mars dernier. Pourtant, les faibles mesures « de croissance » annoncées le 29 mai dernier ne constituent en rien la « renégociation » promise par le candidat François Hollande d’un traité qui « ajoute l’austérité à l’austérité ». (suite…)

Santé et protection sociale : quoi de nouveau durant l’été ?

Là où le gouvernement Sarkozy-Fillon faisait beaucoup de communication autour de beaucoup de mesures régressives, la stratégie médiatique du gouvernement Hollande-Ayrault est de faire beaucoup de communication pour ne pas dire grand-chose. Pourtant les urgences sont là. Et elles n’attendront pas très longtemps, car les échéances sont là : examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale le 10 octobre notamment. Comme ReSPUBLICA s’intéresse plus aux politiques gouvernementales qu’aux kilomètres de dépêches de Marisol Touraine, notre ministre, nous ne commenterons pas ses nombreuses déclarations qui ne sont que des déclarations d’attente. Sortons de la gangue du bla-bla avec une bonne nouvelle, si elle est maintenue : la réforme de la perte d’autonomie se ferait sans le recours aux  assurances privées souhaité par l’ancien trio infernal Sarkozy-Fillon-Bachelot. (suite…)

Rentrée : la mobilisation contre le TSCG devient l’axe du combat de la gauche de la gauche

François Hollande ayant décidé de faire voter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de l’Union économique et monétaire au pas cadencé dès le mois d’octobre, la gauche de gauche s’organise. Le Front de Gauche a déclaré dimanche dernier que c’était l’objectif central de la rentrée. ATTAC a décidé de faire de même. Avec ce traité c’est le traité de Lisbonne puissance 10 car il y aura avec ce traité un cadenaçage complet de la souveraineté populaire. Aucun déficit ne sera permis (maximum 0,5 %). Cela empêchera tout investissement de long terme visant au développement économique social et écologique. Or seuls ces investissements de long terme peuvent nous éviter le chaos & l’austérité et préparer le changement nécessaire de paradigme. (suite…)

Quel statut pour les services sociaux en Europe ?

En l’état du droit communautaire, les services sociaux sont considérés comme des entreprises exerçant une activité économique sur un marché dans lequel, pour ne pas fausser la concurrence, les aides d’État sont interdites, sauf dérogations complexes fondées sur l’intérêt général. La libéralisation de toutes les activités, dont celles des services, se réalise en réalité depuis 1957 par différents instruments juridiques, confortés par l’accord général sur le commerce des services de l’OMC. Cette norme néolibérale pèse sur l’organisation et les pratiques sociales, ouvrant plus encore la porte à leur chalandisation (1)M. Chauvière, Trop de gestion tue le social. Essai sur une discrète chalandisation, La Découverte, Paris, 2010 (1ère éd. 2007) , préparant leur marchandisation. Elle affecte ainsi la signification de l’intérêt général à destination des ayants droit et engloutit le contrat social-démocrate, notamment les valeurs du service public et de la coopération entre partenaires. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 M. Chauvière, Trop de gestion tue le social. Essai sur une discrète chalandisation, La Découverte, Paris, 2010 (1ère éd. 2007)

Sur la nature du taux de l’intérêt

Le taux de l’intérêt est problématique depuis que l’argent est apparu dans la société humaine, tant il semble opposer l’intérêt individuel et le bien commun. Le concernant, les doctrines ont précédé les théories, la théorie dominante à une époque n’étant en réalité que légitimation des idées qui gouvernent la marche de la société de ce moment, idées elles-mêmes déterminées par les besoins de la reproduction sociale. (suite…)

L’Allemagne ne paiera pas – 2 : L’impossible sortie de crise dans le cadre de l’euro de Maastricht

Voir la première partie de cette analyse.

L’échec constant des plans de sauvetage issus de la litanie de « sommet de la dernière chance » a fini par faire admettre jusqu’aux européistes les plus libéraux qu’il fallait sortir du cadre institutionnel actuel. Mais faute de bon diagnostic sur la nature de la crise, leurs propositions de changements sont tout aussi illusoires. (suite…)