« Lutter contre l’illettrisme » : commentaire d’une note d’analyse de France Stratégie

La note d’analyse de France Stratégie intitulée « Lutter contre l’illettrisme – Un impératif économique et social » ((Quentin Delpech, Nicolas Charles, « Lutter contre l’illettrisme – Un impératif économique et social », La note d’analyse no 34, France stratégie, Août 2015. Voir http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/notes_danalyse_ndeg34_-_web.pdf))est un objet difficile à identifier. Après avoir insisté sur l’importance…

L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique rebat les cartes dans la gauche européenne

Alors que le fatalisme et la déception s’emparent de pans entiers de l’Autre gauche française devant la parcellisation, la segmentation et donc l’inefficience donc elle est frappée dans la perspective des prochaines régionales, l’élection de Jeremy Corbyn dès le premier tour, avec 59,5 %, des voix, redonne espoir. D’abord parce que…

La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte ou la fuite en avant hors de toute référence à une écologie républicaine

« Transition énergétique », c'est l'un des sujets phares de F. Hollande dont la traduction législative était programmée pour être tenue avant la Conférence de Paris sur le climat (COP 21). Le sujet est crucial pour trois raisons. La première est le déclin des grands champs pétroliers, la fin d'un pétrole bon…

Pour les travailleurs, le pire est à venir ! Que faire d’autre que reprendre l’offensive ?

Nous estimons que les lois tendancielles de la formation sociale capitaliste dans laquelle nous vivons ne permettent plus une sortie de crise par une simple relance de la consommation ou même par une restructuration altercapitaliste de l’appareil de production, de redistribution et d’échange de type 1945 (nous aurons à y revenir). Conformément à l’adage « ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison », nous continuerons, tant que les événements nous donneront raison, à promouvoir le débat sur toutes les conditions de la transformation culturelle, sociale, économique et politique. Et si les événements continuent à prendre certaines directions d’organisations à contre-pied, il suffit de persévérer et d’attendre.

Comme cela a été pointé par Evariste dans ses deux dernières chroniques (1)https://www.gaucherepublicaine.org/wp-content/uploads/lettres/20150825_respublica-lettre-complete_lettre-788.htm#titre-1 et https://www.gaucherepublicaine.org/respublica/debat-francais-sur-leurope-la-gauche-de-la-gauche-les-alter-et-les-souverainistes-a-la-peine/7396648#more-7396648, la séquence grecque, allant de l’euphorie du 25 janvier 2015 et du référendum grec contre l’austérité jusqu’à l’aggravation de la politique austéritaire du 13 juillet, a bousculé le landernau du mouvement syndical revendicatif et aussi de la gauche de la gauche. Il convient donc de se préparer à l’aggravation prévisible de la crise, car la sortie du carcan de la zone euro (suite…)

Débat français sur l’Europe : la gauche de la gauche, les « alter » et les souverainistes à la peine

Tout était simple avant l’arrivée au pouvoir de Tsipras en Grèce. Pour les « alter » et la majorité de la gauche de la gauche, il fallait transformer l’euro libéral en euro social (avec plus ou moins de désobéissance tactique dans les rangs du PG !) grâce au soulèvement des masses populaires ou aux développements des mouvements sociaux ou encore dans la mise en orbite politique du non de gauche du 29 mai 2005 (31,3 % des votants). Pour les souverainistes (1)Le souverainisme est une idéologie qui stipule qu’il faut abandonner, dans un premier temps, toute lutte en dehors de celle pour la souveraineté nationale. Le souverainisme est une idéologie au service de la droite et de l’extrême droite dans laquelle tombe trop facilement une partie minoritaire de l’Autre gauche, qui la confond avec la souveraineté populaire.
Il faut séparer la République, qui implique à la fois la souveraineté populaire et la souveraineté nationale, du souverainisme, qui opère une alliance gauche-droite, voire extrême droite, pour tenter de supprimer progressivement la lutte des classes de nos nécessités militantes.
Nous sommes, nous, pour la souveraineté populaire dans la République sociale. Cette souveraineté s’exprime de deux façons complémentaires :
– par la souveraineté nationale, indispensable contre les communautaristes, alter-européistes et mondialistes,
– par l’autonomie populaire (les soviets, la Sécu de 1945, les assemblées de grève, etc.).
, une prééminence surplombante conditionnait tout le processus politique à savoir la sortie à froid de l’euro et de l’Union européenne avec comme obligation stratégique (car il y en a pas d’autre !) l’alliance stratégique de tous les nonistes de 2005, qu’ils soient d’extrême gauche, de gauche, de droite ou d’extrême droite.
Les idées des premiers ont volé en éclats le 13 juillet 2015 lors de l’acceptation du 3e mémorandum austéritaire par le gouvernement Tsipras. Pour les seconds, ils en profitent pour réitérer l’impasse noniste gauche/droite pour les uns et gauche-droite/extrême droite pour les autres contre l’Union européenne et la zone euro. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le souverainisme est une idéologie qui stipule qu’il faut abandonner, dans un premier temps, toute lutte en dehors de celle pour la souveraineté nationale. Le souverainisme est une idéologie au service de la droite et de l’extrême droite dans laquelle tombe trop facilement une partie minoritaire de l’Autre gauche, qui la confond avec la souveraineté populaire.
Il faut séparer la République, qui implique à la fois la souveraineté populaire et la souveraineté nationale, du souverainisme, qui opère une alliance gauche-droite, voire extrême droite, pour tenter de supprimer progressivement la lutte des classes de nos nécessités militantes.
Nous sommes, nous, pour la souveraineté populaire dans la République sociale. Cette souveraineté s’exprime de deux façons complémentaires :
– par la souveraineté nationale, indispensable contre les communautaristes, alter-européistes et mondialistes,
– par l’autonomie populaire (les soviets, la Sécu de 1945, les assemblées de grève, etc.).

Nous citoyens, laïques et fraternels ?, par André Tosel

Le philosophe André Tosel propose dans son dernier livre de repenser la laïcité « à la hauteur des défis de la mondialisation ». Le monde produit par le capitalisme globalisé et financiarisé met aujourd’hui à mal la trilogie républicaine française, en détruisant méthodiquement l’état social et national de droit qui s’est constitué…

Du revenu universel de base à la sécurité sociale professionnelle Sur un texte de Charles Arambourou - 1

Toute grande crise génère un foisonnement de propositions sociales plus ou moins utopiques. Dans le texte reproduit ici,  Charles Arambourou se saisit de la question de la rémunération du travail domestique pour aborder la problématique d’une sécurité sociale professionnelle à travers celle du revenu universel de base. Sa discussion se…

On peut changer de paradigme sans combattre le capitalisme Sur un texte de Charles Arambourou - 2

L’article de Charles Arambourou débattu ici en porte témoignage. Il incarne un phénomène plus vaste décrit ci-après. Depuis Marcuse jusqu’à Postone en passant notamment par Gorz, nous vivons la prolifération d’utopies entraînantes qui visent à faire oublier la nature profonde du capitalisme, à savoir que le capitalisme est d’abord et…

Politique, État, souveraineté : Faire « comme Un ». T. 1 : Le lieu politique. Constitution et déconstitution, par H. Desbrousses

Lorsque Hélène Desbrousses m’envoie son livre (coédition Centre de sociologie historique-Inclinaison), elle prend soin d’écrire : « Cet essai, par maints aspects, s’écarte des points de vue défendus par ReSPUBLICA Le faire connaître peut cependant contribuer à susciter le débat. Bien cordialement ». Avec un P.S. « Remarques et critiques seraient en tout état…

Réflexions autour de l’actualité grecque et espagnole pour notre travail d’éducation populaire politique dès la rentrée de 2015

Il n’est pas dans l’objet de ReSPUBLICA :
– de faire ni du commentaire idéaliste, ni du commentaire solipsiste (1)Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr., ni du commentaire matérialiste vulgaire. Nous essayons d’appliquer à l’actualité la dialectique matérialiste avec nos connaissances des lois tendancielles du capitalisme tant sur le plan économique, que politique et culturel. Notre objectif est d’alimenter le débat avec tous les militants et citoyens éclairés pour lesquels nous avons beaucoup d’empathie.
– de donner des conseils aux militants grecs, espagnols ou français, car nous ne sommes ni un parti ni un embryon groupusculaire visant à le devenir. Nous avons de l’empathie pour tous ceux qui agissent, même quand nous estimons qu’ils font des erreurs.
Notre seule volonté est de rester conforme à notre objet, à savoir produire des textes pour susciter le débat critique et propulsif et faire le travail d’éducation populaire politique que nous pratiquons avec le Réseau Education Populaire (REP). Rien de plus, mais rien de moins !

Première réflexion : le « gauchisme » est toujours la maladie infantile de toute transformation culturelle, sociale et politique

Pour toute transformation culturelle, sociale et politique, il faut la plus grande justesse quant à la ligne, la stratégie, l’organisation, la réflexion institutionnelle et il faut le lien culturel, social et politique avec les couches populaires et plus généralement avec le peuple. Prenons le temps de réfléchir à cette dernière condition. Tous ceux qui n’ont pas ce lien ou qui n’y travaillent pas, n’ont aucune chance de participer de façon propulsive à ladite transformation culturelle, sociale et politique. Et ce quels que soient les enthousiasmes des meetings ! Avoir raison sans le peuple voire contre lui, c’est l’inefficacité assurée et donc l’ouverture de la voie au fatalisme, aux « yaqua et fauqu’on », à l’entre soi mortifère et au solipsisme (Voir note 1.). (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments, constitue la seule réalité existante dont on soit sûr.

Penser la République sociale pour le XXIe siècle, un livre de B. Teper et P. Nicolas

« Que voulons-nous, nous socialistes ? Nous voulons créer peu à peu de vastes organisations de travailleurs qui, devenues maîtresses du capital, s'administrent elles-mêmes, dans toutes les parties du travail humain, sous le contrôle de la Nation. » Jean JAURÈS, Socialisme et liberté Cet ouvrage en deux tomes parus au premier semestre 2015…

Une grande réforme de la Sécurité sociale : son extension à la sécurité économique "Penser la République Sociale pour le XXIe siècle". T. II

NDLR - Extrait abrégé des pp. 219 à 240 de Penser la République Sociale pour le XXIe siècle. II - Du salariat aux travailleurs associés (Eric Jamet éditeur, 2015. Voir le Sommaire). Pour une présentation graphique de ce qui suit, voir aussi le diaporama associé :  Sécurité Economique et Sociale. °…

Les Grecs ont dit OXI. Et après ? Continuer à combattre la tyrannie du capitalisme

Les dirigeants néolibéraux répètent à l’envi : tina, tina, tina (there is no alternative, il n’y a pas d’alternative). L’un de ceux-là, celui-là même qui a permis l’ « optimisation fiscale » des banques et des firmes multinationales au Luxembourg, véritable paradis fiscal au milieu de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker, donc, actuellement président de la Commission européenne, placé là par les néolibéraux de droite et de gauche, ajoutait : « Il ne peux y avoir de choix démocratique aux traités européens ». Peu importe aux néolibéraux que ces traités n’aient pas été décidés par un processus démocratique, la démocratie doit s’effacer devant les intérêts du capital.
La Commission et le Conseil européens ne pouvant exclure un pays via le traité de Lisbonne, ont délégué à l’Eurogroupe, qui n’est pas une instance légale de l’UE, le pouvoir d’asphyxier la Grèce par l’assèchement des liquidités.

La situation grecque est inhumaine

On connaît la situation sociale de la Grèce : hausse de 45 % de la mortalité infantile, hausse de 42 % du taux de suicides, baisse de trois ans de l’espérance de vie, 44,6 % de retraités vivant en dessous du seuil de pauvreté, le plus grand hôpital du pays, Évangélismos, ne pouvant plus fonctionner à compter de la fin juillet 2015, violation systématique des droits sociaux, économiques et humains de la population grecque au cours des quatre dernières années (Rapport relatif aux droits humains des Nations unies, présenté par Cephas Lumina).

(suite…)

Ma première vie, par Hugo Chávez (Conversations avec Ignacio Ramonet) « Permettre l'utopie, organiser l'impossible »

Cet ouvrage publié aux Editions Galilée (2015, 720 pages, 32€) dans une présentation très soignée peut être vu comme un document de référence pour ceux qui s'intéressent à l'histoire latino-américaine ((Le lecteur peu familier avec le contexte historique sera aidé par les notes concernant les centaines de personnages mentionnés et…

La logique sociale du néolibéralisme : mieux partager la pénurie A propos des séparations familiales

Nous avons à plusieurs reprises dénoncé les conséquences sociale du mouvement « réformateur » néolibéral (voir le récent article de ReSPUBLICA sur les inégalités). Examinons sur un cas, pris parmi de nombreux autres, celui des familles séparées, comment l’oligarchie capitaliste traite ces conséquences (cf France Stratégie, « Comment partager équitablement le coût des…

Qu’est-ce qu’être Français? Un texte d'E. Morin complété par un commentaire de la Rédaction de ReSPUBLICA

Puisqu'on discute de l'histoire de France, je reprends ici pour les lecteurs de Mediapart un texte de mon livre Enseigner à vivre. J'y refais cette histoire sans rien en changer, mais à partir de l'intégration du divers via la francisation multiséculaire, ce qui permet de mieux franciser les jeunes descendants d'immigrés. Apprendre…