Une histoire populaire de la laïcité. Pour une laïcité d’émancipation, par Marceau Pivert. Préfacé par Eddy Khaldi

Ce livre (Editions Demopolis 2015, 205 pages, 19 euros) est une réédition du livre de Marceau Pivert de 1932. En lisant ce livre, tous les militants de la laïcité et tous les militants de la gauche de transformation sociale et politique apprendront quelque chose. Car la connaissance de l’histoire des…

Les inégalités sociales s’envolent, jusqu’à quand ?

Selon le nouveau rapport de l’OCDE , l’enquête de l’Insee sur les inégalités sociales devant la mort , l’Observatoire des inégalités, ou Bip 40, les inégalités sociales de revenus, de patrimoine, de santé, de logement, devant la mort, sont en croissance forte. Même le secrétaire général de l’OCDE (bureau d’études du…

Le livre noir des religions, de Frank Timour

Ce livre publié aux Éditions de l’Épervier (514 pages, 25 euros) est écrit par un auteur d'origine turque, né au Canada, qui a enseigné la philosophie et l'histoire aux États-Unis où il vit actuellement. Disons d'emblée que sa thèse n'est pas la thèse laïque car il professe l'interdiction des signes…

24M : les peuples d’Espagne ouvrent les fenêtres et aèrent en grand

Alberto Serrano est militant de Podemos Paris. En Espagne, on écrit les dates importantes en concaténant le nombre du jour avec l’initiale du mois : par exemple le 23F désigne la tentative de putsch du 23 février 1982, le 15M nomme l’irruption de la révolte populaire « des indignés » le 15 mai…

École : en finir avec la causalité unique et clarifier un débat complexe

Le débat sur l’école rejaillit une fois de plus après la dernière attaque qui, sous couvert des rythmes scolaires, engage la fin de la séparation entre le scolaire et le périscolaire, avant celle, ultime, contre un statut des enseignants qui gêne le mouvement réformateur néolibéral. Cette nouvelle attaque contre l’école, engagée par la néolibérale Najat Vallaut-Belkacem sur la « réforme du collège », a ainsi au moins réussi ce que peu de ses prédécesseurs avaient fait, à savoir pousser à l’union des syndicats enseignants contre son texte, même si une analyse plus fine montrerait le jeu ambigu de certains(et non des moindres) au démarrage de la réforme.​
La ministre veut maintenant faire passer ce texte au forceps comme tous les autres textes importants de l’équipe Hollande-Valls. Devant la forte opposition à ce projet, la direction néolibérale a chargé le pédagogiste Antoine Prost (digne successeur des Meyrieu, Legrand et consorts) de défendre sa ministre. Rien que du normal jusque-là. Vous pouvez lire son texte de propagande pleurnichard sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/18/marre-de-la-nostalgie-elitiste_4635667_3232.html
Immédiatement, Pierre Albertini, professeur de khâgne, lui répond dans un article percutant intitulé « Critiquer Najat Vallaud-Belkacem au nom de l’égalité » (http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/20/critiquer-najat-vallaud-belkacemau-nom-de-l-egalite_4637059_3232.html). Cette critique est très juste, mais elle nous laisse sur notre faim : le texte est notoirement insuffisant quant à la caractérisation de l’opération du mouvement réformateur néolibéral dans l’école. Il fait ainsi le jeu du journal Le Monde qui organise un débat inscrit dans le modèle politique néolibéral, comme si le seul problème qui se pose aujourd’hui à l’école était le pédagogisme contre l’instruction, nous n’en sommes plus à ce stade. Hier, avec le début de la crise du capital, le pédagogisme masquait une première attaque néolibérale contre l’école par une justification idéologique reposant sur une vision d’essence petite-bourgeoise de l’intérêt général. (suite…)

Éducation populaire : nouvelles demandes, nouvelles initiatives Trois débats du 26 mai au 6 juin 2015

Les réponses à la crise globale formulées par les partis de transformation sociale et politique et par le mouvement syndical revendicatif ne sont pas à la hauteur des enjeux. De plus, le faible niveau démocratique atteint par ces organisations entraînent le fait que de plus en plus, les débats les concernant ont lieu à l’extérieur de ces organisations. Les nouvelles demandes, les nouvelles initiatives ont alors lieu dans le troisième pilier de la transformation sociale et politique à savoir le pilier associatif d’éducation populaire. C’est devenu le lieu de la recherche, de la confrontation, du tâtonnement pour mieux conscientiser, émanciper et augmenter sa puissance d’agir.

​T​rois débats singuliers vous sont proposés du 26 mai au 6 juin 2015. Voilà qui peut vous donner des idées pour vos initiatives (voir aussi les films suggérés par le REP, ci-après). (suite…)

Pour reconstruire une alternative, rejoignez les collectifs « combat social, combat laïque »

La sortie de la période dite « des Trente Glorieuses » s’est effectuée dans une crise sans précédent. Dès les années 70, le capitalisme n’est plus capable d’assurer aux capitalistes un fort taux de profit et une accumulation du capital conforme à son essence. Cela a pour conséquence que l’on ne peut plus penser une alternative dans le capitalisme avec des recettes néo-keynésiennes, comme celles proposées par les stars atterrées et atterrantes de l’Autre gauche.

De plus, le niveau atteint par l’armement n’autorise plus une troisième guerre mondiale permettant (entre autres) une destruction massive de capital et donc la reprise de son accumulation, comme ce fut le cas avec la Deuxième Guerre mondiale, fermant ainsi la séquence ouverte par la crise de 1929-1931 (crise des crédits hypothécaires, bloc-or, crise des débouchés) qu’aucun gouvernement des années 30 n’avait réussi à juguler, à supposer qu’ils aient essayé. Point complémentaire : l’écroulement du communisme soviétique à la fin des années 80 a entraîné les principaux responsables de l’Autre gauche à jeter le bébé nécessaire à la transformation sociale et politique (l’analyse de Marx, d’Engels, de Rosa Luxemburg, de Jaurès, de Gramsci, des communistes républicains de la Résistance, des communistes de gauche du PCI, etc.) avec l’eau sale du bain (le marxisme-léninisme, les trotskismes et le stalinisme).

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L’histoire grenobloise de l’Association pour la Démocratie, l’Ecologie et la Solidarité – ADES

C’est moins d’un an avant les élections municipales de 1983 que va naître l’ancêtre de l’ADES : « Grenoble Ecologie Autogestion (GEA) », qui s’élargira plus tard et changera de nom : « Ecologie, Alternative Autogestion (E2A) ». C’est en 1994 que l’association sera baptisée ADES. Le triptyque Démocratie-Ecologie-Solidarité deviendra le résumé du positionnement politique de cette…

Laïcité ou racisme. L’antiracisme investi par le communautarisme

Le plan de mobilisation contre le racisme et l’antisémitisme lancé par Manuel Valls répond à un besoin évident. Il prévoit de renforcer la surveillance et la répression des discours de haine. L’Éducation nationale est convoquée et les initiatives locales seront soutenues. L’enveloppe budgétaire atteindra 100 millions d’euros sur trois ans. Ce plan ambitieux rencontrera des obstacles. L’un d’eux, peu visible mais redoutable, est la confusion mentale sans précédent qui s’est installée autour du racisme. L’humanisme des droits de l’homme et les leçons qui ont été tirées de l’histoire du XXe siècle ont pourtant permis de tracer les contours philosophiques de la lutte sans fin à opposer au racisme. Le racisme réduit chaque homme à son origine, l’enfermant dans le déterminisme de « la souche » dont il provient, tandis que l’émancipation moderne considère l’individu humain comme libre et la société politique comme l’affaire des peuples. L’opposition radicale entre ces deux représentations de l’homme fut pointée par Levinas en 1934 à propos du racisme hitlérien. (suite…)

Après les élections de mars 2015, tout est à reconstruire !

Toutes les gauches reculent. Le parti socialiste a vécu le plus grand basculement vers la droite de son histoire électorale. Sa descente aux enfers est en marche. Avec 13,34 % sous ses couleurs, le PS est en dessous de son plus bas historique des européennes (13,9 %). Il a fallu toute la manipulation du ministère de l’Intérieur et des médias néolibéraux aux ordres pour faire croire qu’il était au-dessus de 20 % grâce à divers amalgames avec le PRG, EELV ou le PCF. Ce parti va donc tenter, pour freiner sa chute, d’entraîner d’autres forces politiques et sociales dans l’abîme en appelant à un rassemblement de toute la gauche sans modifier sa politique néolibérale. Les carriéristes seront bien sûr d’accord. Leurs leaders entreront alors au gouvernement.

La majorité de l’Autre gauche, toujours confuse dans sa stratégie, appuyée sur une alliance sociologique minoritaire sans les ouvriers et les employés (un comble pour ceux qui veulent une transformation sociale et politique par les urnes !), que nous détaillerons plus loin dans ce texte, développe toujours une praxis (dialectique entre la pratique et la théorie) marginalisante. La majorité de l’Autre gauche se console comme elle peut en disant qu’elle a mieux résisté que ce qu’elle avait prévu dans sa désespérance dépressive ! La marche vers sa marginalisation continue. Jean-Luc Mélenchon a donc raison de parler de l’illisibilité de la stratégie du Front de gauche en appelant à un sursaut. Et si on considère que la plupart des composantes de l’Autre gauche rejette la notion d’un prolétariat majoritaire, rejette la nation, la République sociale, la laïcité, il apparaît clair que ces composantes de l’Autre gauche deviennent, à leur corps défendant, les supplétifs du mouvement réformateur néolibéral en empêchant la construction de l’alternative populaire autour de la classe populaire majoritaire (ouvrière et employée) alliée aux couches moyennes intermédiaires (les couches moyennes intermédiaires représentent 24 % de la population et les cadres 15 %). (suite…)