Mouvement du 10 septembre : ce que pensait Antonio Gramsci, grand penseur révolutionnaire italien, des mouvements populaires spontanés

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Portrait d'Antonio Gramsci, vers 30 ans, au début des années 1920.

Négliger, et, ce qui est pire, mépriser les mouvements dits spontanés, c’est-à-dire renoncer à leur donner une direction consciente, à les hausser sur un plan supérieur en les insérant dans la politique, peut avoir souvent des conséquences très sérieuses, très graves. Il arrive presque toujours qu’un mouvement ‘spontané’ des classes subalternes soit accompagné d’un mouvement réactionnaire de la droite de la classe dominante, pour des motifs concomitants : une crise économique, par exemple, détermine d’une part un mécontentement des classes subalternes et des mouvements spontanés des masses, et de l’autre elle détermine des complots de la part de groupes réactionnaires qui profitent de l’affaiblissement objectif du gouvernement pour tenter des coups d’État. Parmi les causes efficientes de ces coups d’État il faut placer le refus des groupes responsables de donner une direction consciente aux mouvements spontanés et à les faire donc devenir un facteur politique positif.

Antonio Gramsci. Cahier de prison 10. Spontanéité et direction consciente.