Confrontation : Ville et Habitat

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“Confrontation : Ville et Habitat” (56 pages, Format PDF)

Avant-propos

Durant la séquence électorale de la présidentielle, plusieurs voix se sont élevées pour dire que la « crise des quartiers difficiles »n’était pas assez présente dans les débats politiques, même si quelques mesures envers les « jeunes des banlieues » ont été proposées ça et là. En revanche, la question du logement trop cher et quantitativement insuffisant dans certains territoires, avec une mobilisation exceptionnelle en faveur des réponses à apporter à l’urgence sociale, à l’initiative notamment de la Fondation Abbé Pierre, a été fortement débattue ; pour autant, on ne s’est vraiment pas en général approfondi sur les mécanismes profonds ayant conduit à la « crise de logement ». De même, le « Grand Paris » débat politique urbain par excellence, n’a jamais été abordé, comme s’il y avait consensus sur cette initiative du Président de la République, ayant accouché d’un réseau métropolitain financé par des mécanismes spéculatifs autour des gares et aux dernières nouvelles, peut être par des fonds qataris. C’est seulement après le constat d’une géographie électorale tranchée, avec un vote Front National plus fort dans les zones périurbaines et l’espace rural et un vote de gauche plus fort dans les villes et la proche banlieue des métropoles que la question urbaine a resurgi (encore timidement) sur le devant de la scène.

Le débat sur la ville dépasse évidemment largement le cadre des échéances électorales. A noter par exemple les propos de Pierre Rosanvallon quand il déclare dans son dernier ouvrage sur l’égalité qu’il faut « produire du commun en s’assurant par exemple que la politique de la ville reprenne une place centrale dans la politique sociale de la gauche » ou de Salvador Juan , auteur de la Transition Écologique qui écrit que l’urbanisme contemporain qu’il qualifie d’urbanisme circulatoire lié à la division internationale du travail conduit à ce qui a été qualifié de « fin des villes ».

Dans les textes qui suivent, nous avons souhaité donné un double éclairage à ces questions :

  • Un éclairage conceptuel et méthodologique en rappelant les termes du débat politique sur la ville et les grands enjeux à prendre en compte pour les prochaines décennies, le temps de la ville étant un temps long
  • Mais aussi une mise sur le devant de la scène de quelques sujets clés dont la gauche française, dans sa diversité, va devoir s’emparer dans les semaines et les mois qui viennent : la politique du logement, la ville populaire et le Grand Paris

Nous espérons que cette thématique Ville-Habitat reprendra en cette période historique la place qu’elle a eue dans l’histoire de la Gauche et du Socialisme

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Au sommaire

Introduction de Robert Spizzichino sur l’actualité et la pertinence du débat politique sur la ville.
Et cinq contributions apportées à la réflexion d’aujourd’hui. Toutes partent d’un même constat alarmant et parlent de nécessité de changements profonds.

  • Thierry Repentin part de la nécessité impérieuse de maîtriser la dépense des ménages comme enjeu central du pouvoir d’achat, et suggère de déployer dans l’année qui suit l’élection un programme ambitieux portant tant sur l’offre de logements abordables que sur la maîtrise des loyers dans le parc existant.
  • Christophe Robert évoque l’insécurité sociale liée au logement et présente le contrat social qui doit fonder une nouvelle politique du logement, et que la Fondation Abbé Pierre a soumis aux candidats à la présidentielle.
  • Pour sa part Fréderic Gilli montre, à partir de l’expérience récente des débats citoyens organisés pour les États-Généraux du logement, que les habitants sont parfaitement capables de parler avec compétence des politiques du logement, qu’ils savant passer du vécu le plus personnel aux enjeux collectifs et qu’ils sont prêts au changement.
  • Dominique Dujols développe trois axes de rupture: la prise en considération du logement comme secteur économique de tout premier plan bénéfique pour l’emploi et l’activité autant que pour la solidarité, l’indispensable réforme profonde du foncier urbain, et la nécessite de rompre avec la carence actuelle quant au logement des jeunes.
  • Enfin Didier Gelot qui centre son propos sur les très grandes difficultés qui marquent le logement des personnes les plus pauvres, dont il constate l’aggravation, exprime sa colère de voir l’État hors la loi, et dénonce ce qu’il considère relever du cynisme des acteurs.

Ces contributions sont complétées par des textes de Maurice Charrier, François Labroille et de Patrick Braouezec.