Les enseignements du 2e tour des régionales

Lundi 15 mars dernier, votre journal ReSPUBLICA a présenté les 10 leçons du premier tour et les déficits politico-stratégiques du non de gauche.
Il n’y a rien à changer à ces textes qui restent d’actualité et auxquels nous vous renvoyons.
C’est bien l’ensemble de ces 3 textes (les deux précités et celui-ci) qui formeront notre analyse complète des élections régionales.
Nous écrivons ce troisième texte, car si le premier tour a permis de comprendre les rapports de force entre les différentes logiques à l’oeuvre, le deuxième tour permet de mieux comprendre les stratégies des « élites » politiques des différents partis.

Une nouvelle recomposition sociale libérale s’est effectuée à gauche

La nouvelle alliance est celle du PS et d’Europe Écologie et donc du social libéralisme.
Ils resteront donc sur leur ligne du 29 mai 2005. Les électeurs s’en sont servi pour faire battre Sarkozy. Mais nous savons que la ligne européiste et sociale libérale est une impasse théorique et pratique.
L’autre gauche a perdu la bataille de la recomposition, car elle est partie divisée et a donc été sanctionnée par les électeurs. De ce point de vue, le résultat de la liste unitaire Front de Gauche – NPA dans le Limousin donne raison à Jean-Luc Mélenchon qui a été la soutenir entre les deux tours.
Que le Front de gauche soit passé devant le MODEM, cela n’a plus de valeur, car le MODEM est mort.
Que le Front de gauche soit passé devant le NPA, c’est bien, mais cela n’a pas permis d’éviter l’écroulement du nombre d’élus du Front de gauche et un score stagnant (voir les 10 leçons du premier tour).
Nous espérons donc que seront nombreux les militants qui liront les déficits politico-stratégiques pour travailler aux nouvelles taches de l’heure.

Le PS a préféré soutenir Georges Frêche plutôt que de faire élire un militant du NPA

Appeler à faire battre la droite en Languedoc-Roussillon, c’est demander aux électeurs de gauche de voter Frêche. Par contre, la direction du PS n’a pas levé le petit doigt sur l’affaire du Limousin. Deux poids, deux mesures !

Mécontentements grandissants au sein de l’autre gauche

Au sein du NPA, le résultat passe mal. Les militants comprennent enfin que la stratégie politique est plus importante que le caractère passagèrement médiatique de leur leader. Le courant unitaire qui représente aujourd’hui plus du tiers de l’organisation n’a plus de stratégie. Et le choix du NPA de soutenir le communautarisme musulman contre la laïcité renforce le désarroi des militants unitaires et a fait fuir une partie des électeurs des couches populaires attachés à la laïcité. Nous rappelons ici que les couches populaires sont les meilleurs soutiens à la laïcité.

Dans le « sauve-qui-peut » généralisé dû à l’écroulement de son nombre d’élus, la direction du PCF a essayé de sauver ses militants en éliminant les opposants internes à la direction des listes du deuxième tour ( Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise, etc.) Seuls ses opposants qui ont été élus dès le premier tour sur la liste PS ont « sauvé leur peau » !

La constitution des listes du deuxième tour pour le PG a fait grincer des dents. Deux raisons à cela :

  • Les militants du PG s’aperçoivent du caractère peu démocratique des statuts votés il y a peu. Le fait de ne pas élire en congrès les directions départementales et régionales a fait que ce sont les négociateurs nationaux qui ont décidé seuls de ceux qui seraient élus au deuxième tour dans les départements. Nous voyons par exemple, un département ayant fait plus de 10 points au premier tour sans élus du PG au deuxième tour.
  • Le syndrome « Francoise Castex » a joué. Rappelez-vous : le talent tactique de Jean-Luc Mélenchon fait élire Francoise Castex député européen aux avants dernières élections européennes. Dès son élection, elle quitte le courant de Jean-Luc Mélenchon. Cette fois-ci, la vraie direction du PG a décidé de faire élire ceux qui sont dans le noyau dur depuis le début de l’épopée.

Que faire?

C’est sur la base de ces différentes analyses, que nous vous proposons de réagir et de débattre. L’article sur les déficits politico-stratégiques du non de gauche nous semble définir les tâches de l’heure et répondre à la question « Que faire ? » et propose un travail politique et idéologique qui a été négligé jusqu’ici.

Nous sommes prêts à mener ce débat à la fois dans nos colonnes et dans le cadre de réunions politiques locales. Merci à Cap à gauche d’organiser le premier débat à Tulle en Corrèze le 24 avril prochain. Aux camarades intéressés de nous contacter pour cela dans les autres régions.