A propos du second tour des élections présidentielles

Courrier de Sentenac

Bonjour et amitiés libertaires.

Voilà, la bourse ouvre en hausse à 4,8 %, le libéralisme se frotte les mains, les profits par les attaques sur la population vont continuer de plus belle. Nos vies en lambeaux : pour encore plus de gens, c’est pour demain. Le prétendu front républicain contre l’extrême droite retarde – dans le système actuel – l’arrivée du Front National au pouvoir, et dans 5 ans, cela recommencerait. Le refus du système opposé par les 20 % d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon, ne peut pas se retrouver dans ce front anti-FN et pro-système de la prétendue seule possibilité du barrage par le vote. Le PCF, dans sa logique électoraliste, appelle au barrage du FN par une adhésion au front électoral prétendument républicain. Les candidats PC aux législatives utilisent le double affichage « candidat PCF/Mélenchon/Front de gauche » au mépris des candidats « insoumis ». Ils affichent ainsi leur choix de se contenter de ce système. Le PC est bien loin de la volonté de changement, d’esprit révolutionnaire qu’il portait autrefois, et il payera cela aux élections législatives. Le choix « insoumis » ne peut se satisfaire de cela et le second tour n’est plus un objectif où nous devons nous prononcer pour un front républicain électoraliste de soumission à un « pas le choix que de voter Macron ». Le choix peut être sociétal et un choix de lutte, dans la ligne inspirée par « l’avenir en commun ». Il nous faut refuser la fatalité d’attendre 5 ans. Un appel, respectueux de la campagne « insoumise », peut être, doit être, un appel à rejoindre massivement les syndicats pour les luttes qui s’annoncent et qu’il faudra mener pour sauver la Sécurité sociale, le code du travail, arrêter le conflit militaire en cours, etc. La France INSOUMISE, cela a un sens ; se prononcer pour le front républicain anti-FN, fût-il entouré de toutes les précautions de vocabulaire sera une erreur de non-sens. Nous ne devons pas baisser la garde, et résister pour construire. Nous n’avons pas fait la campagne insoumise pour un espoir, c’est pour une volonté, c’est pour construire une autre société, un autre avenir. Un libéral pour battre une libérale, fût-elle extrême ? Benoît Hamon et Pierre Laurent l’ont dit, c’est regrettable ! « On ne les veut pas », ne les ayons pas, soyons nous. « Courage, les gens » ; « leur monde est facile et triste, le nôtre est difficile mais tellement enthousiasmant ».

Courrier de Mohand Bakir

Pour France Insoumise, la consigne de vote pour le second tour ne doit pas tenir du subjectif. L’avenir en commun doit être son fondement objectif. Elle ne peut être en contradiction avec l’analyse de fond qui a porté la candidature de JLM. L’évidence est qu’elle est forcément une consigne de rejet de l’enfermement xénophobe. Peut-elle être une consigne en faveur du candidat Macron ? C’est d’un point de vue politique qu’il faut apprécier la portée d’une telle consigne en faveur d’un candidat qui s’assume comme le représentant de l’oligarchie impérialiste (l’impérialisme étant le stade de la concentration financière du capital). France Insoumise se doit-elle de rester cohérente dans sa dynamique ou doit-elle céder au formalisme « démocratique » claironné par les médiacrates ? La consigne de vote d’aujourd’hui engage les luttes de demain. Le PCF mesurera, plus tôt qu’il ne le pense, la portée de son appel précipité en faveur du vote « contre Le Pen ». Macron n’hésite pas à se dire désintéressé par les cotes « contre », il ne veut que des votes d’adhésion ! Dans ces conditions le devoir d’une force de transformation sociale n’est pas d’appeler à voter pour l’un contre l’autre. Il est de faire que la représentativité des deux forces parvenues au second tour soit le plus bas possible. La solution reste le dépassement de la monarchie présidentielle, la convocation d’une constituante souveraine et l’engagement d’une transformation démocratique universaliste du régime politique de la France.