Disparition de Michel Zerbato

Nous venons d'apprendre avec chagrin le décès d'un des piliers de notre rédaction, l'économiste Michel Zerbato. Pour nous, c’est la perte d’un ami bienveillant, quelquefois rude, mais toujours patient dans ses explications et juste ! Maître de conférences en sciences économiques, il a enseigné l'économie politique à l'université de Bordeaux-IV.…

Fin de l’euphorie boursière ?

La Bourse de Paris a quasiment effacé les gains boursiers obtenus depuis le début de l’année ! Cette diminution est partie de Wall Street, suivi par les banques asiatiques, puis par les banques européennes. L’indice étasunien SP 500 a baissé de 3,85 % en une semaine (- 2,85 % sur la seule journée…

Les stratégies climatiques des multinationales du CAC40

Au moment où Emmanuel Macron convoquait à Paris l'ensemble du secteur financier privé et public pour un sommet climatique d'un jour pour sauver la planète, un rapport d'Attac mettait en lumière la réalité des obligations vertes censées financer des projets compatibles avec la protection de l'environnement et du climat. Celles-ci…

La novlangue libérale

Alain Bihr – Éditions Page 2 et Syllepse – 18 €. Alain Bihr, professeur honoraire de sociologie, est un des anciens animateurs de la regrettée revue À contre courant. Marxiste libertaire, la rigueur de ses écrits impressionne régulièrement : Entre bourgeoisie et prolétariat, Du grand soir à l’alternative, Pour en…

Le capital coûte toujours plus cher

Ça se passe comme ça en Macronie La flexibilité du travail est pour d’Emmanuel Macron et son gouvernement le sésame de l’emploi. D’où la loi Travail comme il y avait eu la loi El Khomri sous François Hollande. Pour des raisons d’ « équilibre » il est aussi question (pour…

A propos des retraites et de la CSG

Reçu de Hugues Domergue Moi-même ouvrier et mon épouse employée, nous sommes de "jeunes" retraités, avec 44 années de cotisations pour chacun de nous deux. Nous avons des pensions qui sont dans la moyenne de la fonction publique, même si moi-même j'ai une retraite mixte privé-public, nos pensions respectives sont…

Vers un prochain krach financier

Même si on ne peut pas « faire bouillir les marmites de l’avenir » selon la formule de Friedrich Engels, on peut dire que les mêmes causes produiront les mêmes effets dans un système donné mais à une échéance non connue. La crise des crédits hypothécaires de 2007-2008, de même nature que…

Projet de fusion des instances : “La préservation d’un fonctionnement autonome du CHSCT est nécessaire à la prévention des risques”

À travers son "programme de travail" adressé le 6 juin aux partenaires sociaux, le gouvernement a confirmé sa volonté d'aller vers une généralisation de la fusion des institutions représentatives du personnel. Olivier Sévéon, formateur auprès des élus du personnel, défend dans cette chronique la spécialisation des différentes IRP et plus…

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 9

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. » Antonio Gramsci Ce neuvième numéro de notre série d'article "Dans quelle crise sommes-nous ?" (voir articles n°1, 2, 3, 4, 5 ,6, 7, 8), depuis l'implosion du capitalisme financier lors de la crise dite…

Critiquer l’euro ou critiquer le capitalisme ?

Le Traité de Rome était un projet d’Europe des nations fondé sur les supposés avantages du libre échange entre elles : contre le nationalisme, l’intégration européenne apporterait la paix et la prospérité. Au moment du 70e anniversaire dudit Traité, le constat d’échec est patent : stagnation économique, chômage de masse, montée…

Lu pour vous : précarité et inégalités croissantes

1/ Plus d'un travailleur sur 3 connaît des fins de mois difficiles Lu sur le site de la Confédération européenne des syndicats (CES/ETUC) : https://www.etuc.org/fr/presse/plus-dun-travailleur-sur-3-conna%C3%AEt-des-fins-de-mois-difficiles#.WD722H27lv1 Selon l’enquête européenne sur les conditions de travail publiée aujourd’hui, plus d’un tiers des travailleurs disent avoir des fins de mois difficiles voire très difficiles.…

Chiffres du chômage, controverses et manipulations

Le chômage et les controverses relatives à l’évaluation de son ampleur et la véracité des données fournis sont des phénomènes planétaires. Les débats et polémiques ainsi engendrées présupposent qu’il existe un chiffre objectif du nombre de chômeurs, que le découpage statistique entre chômeurs, population active occupée et population inactive est…

 Vers une nouvelle crise paroxystique ?

Comme le dit le personnage incarné par l’acteur Jeremy Irons dans le film Margin call de Jeffrey C. Chandor, le capitalisme ne peut survivre qu’avec des crises successives d’importance diverse, certaines locales, d’autres mondiales, certaines conjoncturelles, d’autres structurelles, certaines élémentaires, d’autres systémiques, : 1637, 1720, 1788, 1792, 1797, 1810, 1819, 1825, 1836, 1847, 1857, 1866, 1873, 1882, 1890, 1893, 1907, 1923, 1929, 1966, 1971, 1974, 1979, 1980, 1982, 1985, 1987, 1989, 1990, 1992, 1993,1994, 1997, 1998, 2000 ,2001, 2002, 2007-2008, 2009, 2010, 2015… Sans compter les guerres qui sont également un moyen de faire de l’économie et de la politique par d’autres moyens, en permettant de surmonter une crise systémique au profit de l’oligarchie capitaliste et contre les intérêts des peuples…

A chaque fois, «  les chiens de garde  » médiatiques de l’époque participent à l’obscurcissement de la compréhension du réel à l’aide de nombreux livres et journaux qui visent à le rendre invisible derrière le rideau idéologique tendu par le mode de production de la société et qui empêche que l’on comprenne spontanément les causes des maux qui nous assaillent. Cela va jusqu’à l’école, dont les programmes sont modifiés pour n’entraîner in fine que la compassion et l’indignation sans compréhension des causes réelles des phénomènes auxquels nous réagissons.

Alors, nous voici environ 8 ans après la chute de Lehmann Brothers le 15 septembre 2008. Que s’est-il passé durant ce temps ? Beaucoup de choses. Ainsi, la crise des crédits hypothécaires s’est transformée en crise de la dette publique, puisque c’est l’argent public qui a soldé les pertes privées, crise de la dette qui a légitimé les politiques anti-salariales : hausse des impôts sur les ménages, casse des services publics et de la protection sociale, etc.. Mais la crise du profit, c’est-à-dire l’incapacité du capital à produire suffisamment de richesse réelle pour se valoriser en salariant des travailleurs, cause profonde de la crise systémique, est toujours là. Afin de se reproduire en reproduisant le capitalisme, l’oligarchie est ainsi tenue de chercher à restaurer ledit profit en ponctionnant la masse des salaires via l’intensification des politiques d’austérité et en baissant les prélèvements fiscaux sur les entreprises, et de tenter de solidifier autour d’elle les couches moyennes supérieures et intermédiaires.

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Désindustrialisation de la France et cadeaux au patronat en hausse !

Article publié dans le quotidien Le Progrès Social du 2 septembre 2016. Petit à petit, la France s’est tiré une balle dans le pied par l’accélération de sa désindustrialisation. Les néolibéraux français ont cru qu’en accélérant la désindustrialisation de la France, ils allaient pouvoir se focaliser sur les services et…

Archaïsme et libéralisme économique : le libre échange

Traiter d'archaïques leurs opposants est une constante chez les partisans du libéralisme économique. Élément de communication électorale certes mais pas seulement. En effet, nombre de libéraux et néo libéraux le pensent effectivement, faute d'avoir réfléchi à la question. Et pourtant, non seulement ils proposent et mettent en œuvre des thèses…

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)