Islamophobie, le nouveau tabou À propos du rapport « sur l’islamophobie en Espagne en 2015 »

Publié en espagnol dans M’Sur le 4 juin 2016, traduction d'Alberto Arricruz (http://msur.es/2016/06/04/topper-islamofobia-tabu/) On ne va pas être en reste, se sont-ils dit. Voyez Israël, comme ça leur est facile : n’importe qui voulant critiquer ses politiques se fait accuser d’antisémitisme et le tour est joué. L’occupation de la Palestine ? Le…

Les enseignements de notre agenda culturel, social et politique

Six éléments principaux retiennent notre attention dans la période : le sens de la lutte contre la loi El Khomri, la continuation de la poussée de l’extrême droite européenne, la politique anti-sociale du gouvernement grec, le référendum britannique pour ou contre le Brexit, les élections espagnoles, et la campagne présidentielle française.

Approfondissement de la crise sociale en France

La poussée populaire de la manifestation du 14 juin contre la loi El Khomri montre les deux aspects de cette lutte sociale : d’abord la persistance du mécontentement populaire dans la rue et dans l’opinion, dans la volonté de dénoncer ce nouveau palier dans la destruction des conquis sociaux par la gauche néolibérale solférinienne, ensuite le fossé culturel grandissant entre les élites néolibérales et le peuple.
L’acharnement et les mensonges médiatiques ne suffisent plus à décontenancer le mouvement social. Le fait que plusieurs syndicats de policiers (dont un de droite !) aient ouvertement critiqué le gouvernement et la hiérarchie policière pour avoir instrumentalis
é les « casseurs » afin décrédibiliser le mouvement social, les laissant agir sans faire intervenir les forces de l’ordre pour procurer des images au 20 heures télévisé et ensuite les faire intervenir sauvagement sans distinguer les « casseurs » et les manifestants, cela aura largement fait contrepoint à l‘acharnement médiatique des « nouveaux chiens de garde ». Il est donc de plus en plus probable que ce fossé culturel avec le gouvernement ne sera plus comblé d’ici l’élection présidentielle française.

Nouvelle poussée de l’extrême droite en Europe

L’élection présidentielle autrichienne a montré une nouvelle fois la poussée de l’extrême droite en Europe. Nous rappelons ici notre analyse, maintes fois présentée dans ReSPUBLICA : cette poussée est due à la conjonction de la crise économique systémique du capitalisme et des politiques austéritaires (qui en sont la conséquence) de plus en plus massives des gérants du capital que sont les élites néolibérales patronales, nationales et européennes. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)

Repenser notre démocratie Comment le Venezuela bâtit une démocratie participative

Avec les élites économiques contre eux, les médias contre eux, les institutions contre eux et même l’Église (encore très puissante) contre eux, les gouvernements de la gauche latino-américaine vont aux élections et participent à l’exercice institutionnel de la démocratie, ceci au moment où celle-ci est prise d’assaut et utilisée comme…

Dernières nouvelles de Sanders – 24 mai 2016

Sanders est à l’extrême limite de la stratégie radicalement démocratique qui a été la sienne et qui s’est avérée gagnante jusque là : il pousse à fond la démonstration que le parti démocrate n’est pas un parti démocrate, et nourrit le désir d’un véritable parti démocrate aux États-Unis, qui ne…

Espagne : quand la gauche radicale s’érige en nouvel étendard de la laïcité

L’incertitude sur la formation du futur gouvernement espagnol est la conséquence de la récente recomposition du paysage politique due à l’émergence de nouvelles forces aux élections générales de décembre 2015, tels Podemos d’extrême gauche issu du « mouvement des Indignés » de mai 2011, ou le parti de centre-droit Ciudadanos. Cette incertitude…

Bangladesh – Protéger les droits à la liberté de religion, de croyance et d’expression

Appel lancé par des militants bangladais et signé par la Fédération Humaniste Européenne (European Humanist Federation) dont l’UFAL est membre. Le texte d’origine (en anglais) est disponible avec ce lien, la traduction a été faite par l’UFAL. ° °             ° Nous soussignés, universitaires, intellectuels, défenseurs des droits de l’homme et…

Que s’est-il dit au Sommet pour un plan B (Paris, 23-24 janvier 2016) ? Une synthèse

Lire le document complet, établi sur la base d'une prise de notes par Y. Thiébaut et qui porte sur les séances plénières et les tables rondes : « L’euro à quelles conditions », « Pour reconquérir une souveraineté économique », « Audit, moratoire, défaut : pour maîtriser les outils », « Pour reconquérir une souveraineté économique ». En voici un…

L’approche de Pablo Iglesias sur quelques grandes questions politiques : florilège Choix de textes traduits et présentés par Alberto Serrano

Pablo Iglesias, quelques jours avant le scrutin du 20 décembre, recevait les journalistes du quotidien en ligne « Publico » dans son désormais célèbre mais toujours modeste appartement, hérité de sa grand-mère, dans le quartier populaire madrilène de Vallecas. La forme et le fond Interrogé sur le ton très rude et la…

Venezuela : la défaite bolivarienne aux élections législatives

Le président Chavez avait largement remporté les élections d’octobre 2012, avec environ 8,2 millions de voix contre un peu moins de 6,6 millions pour l’opposition. L’élection de son successeur Maduro avait été gagnée avec environ 7,6 millions de voix contre un pu moins de 7,4 millions de voix. À la…

Élements de géopolitique pétrolière

Nous savons depuis longtemps que, dans notre formation sociale capitaliste, les guerres impérialistes en Irak, en Libye, en Syrie sont principalement dues aux nécessités de contrôle de la production énergétique par les multinationales pétrolières et gazières. Voilà pourquoi les États-Unis ont engagé ces guerres, avec des soutiens de la plupart…

Néolibéralisme, géopolitique et dictature de la tactique

Alors que la gauche de la gauche s'épuise d’une part dans le choix entre deux impasses - le plan A de l’Union européenne sociale ou le plan B de sortie de l’euro demain matin à 8 h 30 (voir https://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/zone-euro-le-plan-c-entre-dans-le-debat/7396901) - et d’autre part dans des stratégies électorales à géométrie…

Europe, Grèce, « plan B »… Une réflexion venue d’Espagne "Critique amicale à Varoufakis et à certains secteurs des gauches sur ce qui s’est passé en Grèce"

NDLR - Vicenç Navarro, professeur de sciences politiques et sociales à Barcelone et professeur de politiques publiques à l’université John Hopkins, a enseigné dans plusieurs pays durant ses années d’exil au temps de la dictature franquiste ; il a conseillé le gouvernement Allende, les gouvernements cubain, suédois, espagnol, le gouvernement fédéral…

Zone euro : le plan C entre dans le débat

Le 18 janvier 1957, Pierre Mendès-France déclarait à l’Assemblée nationale : « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement  »une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale. » Sa critique cinglante des traités de Rome montre le caractère prémonitoire de son analyse de ce qui fut la première pierre de l’ordolibéralisme dans la construction européenne.
Quant à ceux qui allaient constituer plus tard « les alters », ils n’ont vu la menace qu’en 1986, lors de la signature de l’Acte unique européen. D’autres membres de l’Autre gauche française actuelle ont même voté oui à Maastricht en 1992. Il a fallu le célèbre édito d’Ignacio Ramonet dans le Monde diplomatique de décembre 1997, intitulé « Désarmer les marchés », la création d’Attac et, plus tard, la bataille pour le non au traité constitutionnel européen (TCE) pour coaguler le non de gauche du 29 mai 2005 : 31,3% des voix exprimées. Ce non de gauche était plus important que le non de droite et d’extrême droite, mais aussi plus important que le oui de gauche. L’Autre gauche a donc fantasmé sur la possibilité d’un débouché politique de ces 31,3 % des voix. Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Ce non de gauche au TCE ne correspondait à aucun oui pour une ligne et une stratégie cohérentes. Ces 31,3 % se sont déchirés autour de « mots magiques » qui structurent la multitude des organisations existantes. Les nostalgiques des impasses révolutionnaires d’hier ont développé un néo-gauchisme, les porteurs de solutions simplistes totalement idéalistes se sont comportés comme les messies d’une nouvelle alliance, les escrocs promoteurs du communautarisme anglo-saxon comme nouveau paradis de la révolution ont fait florès dans l’Autre gauche, tandis que d’autres se transformaient en syndics comptables pour protéger leur volume d’élus par des alliances à géométrie variable. Conséquence : le vote populaire des ouvriers et des employés pour le non de gauche se réfugie alors dans l’abstention et les responsables de l’Autre gauche française perdent totalement le lien avec les couches populaires qui avaient constitué la majorité des 31,3 % des voix. (suite…)