Enfin, un département lance, contre la désertification médicale, un réseau de centres de santé

Tout le monde pleure la désertification médicale qui s’amplifie, mais continue avec des méthodes qui ne peuvent pas marcher. Comme toujours, c’est parce que la majorité des élus n’analyse pas le réel tel qu’il est. Ils continuent à souhaiter le maintien de la médecine de ville libérale et passent leur temps à discuter avec les vieux syndicats libéraux de médecins, qui syndiquent surtout les vieux médecins au bord de la retraite. Les pouvoirs publics essayent de développer les maisons de santé, ce qui reste de la médecine libérale, avec une aide des pouvoirs publics dans un ensemble pratiquant des économies d’échelle. Mais cela ne suffit pas à endiguer la désertification médicale. Parce qu’il y a plusieurs raisons au développement de cette désertification. Et le département de la Saône-et-Loire a décidé de changer de paradigme.

Bien sûr, une première cause de la désertification médicale est l’idée néolibérale qu’en diminuant le numerus clausus on va diminuer le nombre de prescripteurs et donc des dépenses de santé de la Sécu.
La conséquence de cette idée absurde a récemment conduit les pouvoirs publics à augmenter, un peu, le numerus clausus. Trop tard !

Mais il y a une deuxième cause, c’est le changement du modèle économique du médecin de ville. Dans l’après-guerre, il était courant que le médecin de ville, de sexe masculin, fasse des semaines de plus de 60 heures, son secrétariat étant réalisé par sa femme restant au foyer. Aujourd’hui, ni les hommes médecins ni les femmes médecins n’adhèrent à ce modèle de fonctionnement.

Mais surtout la profession s’est féminisée. Aujourd’hui, 40% des médecins en activité sont des femmes et les femmes médecins sont largement majoritaires chez les nouveaux promus chaque année. Une raison de plus qui induit du changement dans le modèle économique.

Enfin, troisième cause, qui concerne les médecins qui veulent bien faire leur travail, est dans l’après-guerre, la menace était les maladies infectieuses (type tuberculose par exemple). Aujourd’hui ce sont les maladies chroniques (obésité, diabète, cancers, affections cardio-vasculaires, maladies mentales, etc.) qui sont majoritaires. Et là, le paiement à l’acte ne permet pas d’effectuer les actes de prévention qui demandent du temps. Et, de plus, les études d’opinion montrent que le paiement à l’acte ne fait plus autant recette chez les jeunes médecins.

Voilà pourquoi on ne luttera contre la désertification médicale qu’avec un développement des centres de santé avec des médecins salariés en liaison avec un programme de santé publique liant les médecins, les personnels para-médicaux, les élus et les usagers dans le cadre d’un réseau de centres de santé. Vous pourrez voir notre proposition d’alternative en matière de santé publique dans le livre « Contre les prédateurs de la Sécu » au troisième chapitre de ce livre (1)Que vous pouvez acheter en ligne sur notre site en cliquant sur « Librairie militante » dans la colonne de droite de la page d’accueil. Pour avoir plus de renseignements sur le projet de la Saône-et-Loire, se référer au site de la fédération nationale des centres de santé (FNCS) (2)http://www.fncs.org/.

 

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Que vous pouvez acheter en ligne sur notre site en cliquant sur « Librairie militante » dans la colonne de droite de la page d’accueil
2 http://www.fncs.org/