Que faire après une succession de désastres électoraux ?

Cette lancinante question doit être prise à bras le corps. Dire que la transition vers l’après capitalisme doit se faire démocratiquement implique, pour nous, de ne pas continuer à agir comme par le passé. Déjà, Albert Einstein nous avait enseigné que l’« on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». Changer de mode de pensée est en même temps nécessaire mais difficile. Pire, les trois événements de janvier 2015 (les attentats, la victoire électorale de Syriza et la démonstration de force de Podemos du 31) n’ont pas fait bouger la plupart des responsables de l’Autre gauche. Cerise sur le gâteau de la déprime, certains courants de l’Autre gauche s’enfoncent encore plus radicalement dans leurs impasses.

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Pour que vive la MJC-Centre Social de Chilly-Mazarin Pétition aux membres du Conseil Municipal de Chilly-Mazarin (91)

Pourquoi c'est important La MJC-Centre Social "Gérard Blotnikas" est un lieu associatif d'échange, de formation et de diffusion que plusieurs générations d'adhérents, de bénévoles, de spectateurs ont investi depuis cinquante ans. L'agrément "Centre Social" de la CAF lui permet, depuis 2009, de proposer plus largement ses activités familles. Nous, signataires,…

Tirer les enseignements politiques des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015

Ces attentats marqueront l’histoire du combat permanent pour la liberté d’expression, pour la liberté de conscience, pour la laïcité. Nous avons d’abord réagi par un texte paru d’abord dans l’Humanité puis dans ReSPUBLICA. L’émotion suscitée par ce carnage a produit le dimanche 11 janvier 2015 une des plus importantes mobilisations du peuple français. Mais cette réprobation populaire et salutaire n’épuise pas, loin s’en faut, la réflexion nécessaire pour engager une analyse concrète de la situation concrète, phase indispensable pour se poser les questions suivantes : « Que faire ? » et « Comment le faire ? ».
D’autant que si nous louons la mobilisation du 11 janvier 2015 car elle est d’abord une mobilisation populaire de première importance, nous ne pouvons pas nier qu’elle a été l’objet d’une vaste instrumentalisation politico-médiatique par ceux qui entretiennent un environnement propice à de tels actes. Oui, nous avons besoin de mener une analyse indépendante des forces sociales et politiques qui sont responsables de cette situation.
Nous souhaitons donc lancer un appel à une réflexion collective sur la base des points suivants qui sont tous soumis à la délibération démocratique de ceux qui voudront bien s’en saisir. (suite…)

La République sociale contre le terrorisme

Vendredi, 9 Janvier, 2015
L’Humanité
Par Bernard Teper, 
coanimateur du Réseau Éducation populaire, 
membre du comité de rédaction 
du journal ReSPUBLICA. 

L’horreur de cet attentat meurtrier, un véritable carnage, doit d’abord faire place à notre compassion envers toutes les victimes, tous les blessés, leurs familles et tous les proches : les dessinateurs, les journalistes, les chroniqueurs, les employés et les policiers. Ils sont tombés debout, et c’est la République qui était visée. Ils sont donc nos martyrs, nos héros. Ils sont tombés pour nous.

De Jaurès, directeur de l’Humanité il y a plus de 100 ans, à ce nouvel attentat odieux assassinant Charb, directeur de publication de Charlie Hebdo et plusieurs de ses journalistes – Cabu, Maris, Tignous, Wolinski, en passant par tous les autres journalistes assassinés –, nous voyons bien que c’est toujours la liberté d’expression, et à travers elle la liberté de conscience, qui est visée par les extrémistes fascistes de tous bords. Voilà pourquoi nous devons continuer à affirmer que la liberté d’expression, la liberté de conscience et la laïcité ne sont jamais négociables, et doivent demeurer le sanctuaire inviolable de toute démocratie et particulièrement la nôtre. Face à cet acte de guerre, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre en permanence toujours plus fermement pour que la liberté et son expression (textes, pamphlets, caricatures, photos, vidéos, etc.) demeurent des droits imprescriptibles et pour que ces droits soient respectés. (suite…)

Grève des urgentistes : une tactique gagnante

ReSPUBLICA - Tu es porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et de l'alliance AMUF-CGT. Vous aviez déclenché un mouvement de grève pour le 22 décembre qui n'a duré que 24 heures... D'après votre communiqué, vous avez obtenu des avancées appréciables suite à ce mouvement. Comment expliques-tu cela…

Laïcité : des impasses crépusculaires aux lueurs de l’aube

Note de la Rédaction : Oui, chers amis lecteurs, ReSPUBLICA  fête ses 15 ans en ce début d’année 2015 et nos lecteurs réguliers connaissent les combats laïques que nous ne cessons de mener et relayer depuis le début du siècle ! Cette chronique reprend nos positions sur la question laïque, à la fois en termes de politique française et de géopolitique, pour nous armer non sur un combat partiel mais pour l’intégrer dans une optique de transformation sociale.
Nous ne pouvons ni ne souhaitons courir la totalité des lièvres laïques, mais nous tenions à faire figurer, au sommaire de ce numéro, un texte de Pierre  Hayat relatif  aux nouveaux programmes de l’Education nationale en matière d’« enseignement moral et civique », enjeux de la transmission républicaine, ainsi que celui de Catherine Kintzler, sur la salutaire nécessité de ne pas surévaluer le poids de la croyance dans la tête des citoyens.
Pour l’exception d’Alsace-Moselle,  nous vous signalons deux textes importants qui viennent d’être mis en ligne sur le site conjoint ReSPUBLICA/UFAL « Laïcité sans exceptions » : une lettre ouverte de Patrick Kessel  et l’audition de Michel Seelig à l’Observatoire de la laïcité. Quant à la récente effervescence sur les crèches de Noël, nous renvoyons à un article de notre ami Henri Pena-Ruiz.

Qu’ils sont tristes ces groupuscules laïques qui vivent leur combat laïque dépourvu de lien avec la « vraie vie » dans un entre-soi aussi douillet qu’inefficace ! Qu’ils sont tristes ces militants de gauche et d’extrême gauche qui vivent leur combat social et politique englués dans une laïcité d’imposture (laïcité plurielle, ouverte, positive, de reconnaissance, etc.) (1)Cette première dérive, qui existe dans une partie des gauches et de l’extrême gauche, est une véritable imposture au regard de la laïcité. Elle consiste à vouloir étendre aux sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés (école, protection sociale, services publics) le régime de la société civile. Elle fait donc de l’opinion religieuse une norme en légitimant la communautarisation du corps politique. qui les coupe des couches populaires qui seules peuvent renverser la table !

Ah ! me direz-vous, vous ne parlez pas de la droite et de l’extrême droite ? Dois-je parler des escrocs ? Aujourd’hui, quand un citoyen de droite ou d’extrême droite parle de laïcité, c’est un escroc ! Demandez-lui s’il est prêt à se mobiliser demain matin à 8h 30 pour supprimer définitivement le financement public des écoles privées confessionnelles ! Pour la droite ou l’extrême droite, l’utilisation du mot laïcité n’est qu’un laïcisme, utilisé contre une seule religion, à savoir l’islam. C’est donc une dérive anti-laïque (2)Cette seconde dérive, propre à la droite et l’extrême droite, est en effet totalement contraire au principe de laïcité. Elle consiste à vouloir durcir l’espace civil en exigeant qu’il se soumette à l’abstention qui devrait régner dans les sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés..
Voilà d’où vient la difficulté actuelle du combat laïque. Contrairement à la période antérieure au serment de Vincennes de 1961 durant laquelle le combat laïque se menait contre un seul adversaire, le cléricalisme catholique, le combat laïque actuel doit se battre contre trois adversaires : les cléricalismes religieux, avec comme chef d’orchestre le cléricalisme catholique, principalement de droite et d’extrême droite ; les adeptes de la laïcité d’imposture, que l’on trouve à gauche et à l’extrême gauche ; les adeptes du laïcisme, que l’on trouve à droite et à l’extrême droite.

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Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Cette première dérive, qui existe dans une partie des gauches et de l’extrême gauche, est une véritable imposture au regard de la laïcité. Elle consiste à vouloir étendre aux sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés (école, protection sociale, services publics) le régime de la société civile. Elle fait donc de l’opinion religieuse une norme en légitimant la communautarisation du corps politique.
2 Cette seconde dérive, propre à la droite et l’extrême droite, est en effet totalement contraire au principe de laïcité. Elle consiste à vouloir durcir l’espace civil en exigeant qu’il se soumette à l’abstention qui devrait régner dans les sphères de l’autorité publique et de constitution des libertés.

« Heritage Fight ». Un combat pour le patrimoine des premiers Australiens

En collaboration avec l'association 0 de Conduite Année après année, des films, fictions et documentaires rappellent que l'Australie n'est pas seulement le pays conquis tardivement par la colonisation britannique et que les premiers Australiens que constituent les différents peuples aborigènes présents dans l'immense île des océans Indien et Pacifique se…

Non aux APE (Accords de Partenariat = Arrangements pour la Pauvreté Economique) !

Note de la Rédaction : Les impérialismes, n'arrivant plus à manœuvrer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ont prévu de contourner l'OMC en tentant des accords bilatéraux et régionaux. D'où la tentative de signature du Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (PtaCI, TAFTA en anglais) entre l'Union européenne et les Etats-Unis,…

Oui M. Taylor, la France est un pays communiste… mais qui a réussi !

Maurice Taylor, patron du fabricant américain de pneus TITAN, a cru jeter cette semaine un beau pavé dans la mare (1)« On ne peut pas acheter Goodyear à cause de vos lois », a déclaré Maurice Taylor, le PDG de Titan, au micro de France Bleu Picardie le 27 novembre dernier. « On doit reprendre au minimum 652 ou 672 ouvriers, c’est impossible ! Le maximum, c’est 333, parce qu’après, ce n’est plus rentable ! […] Les gars vous devez vous réveiller ! Dites aux syndicats s’ils sont si intelligents, qu’ils n’ont qu’à racheter l’usine ! La France est devenue un pays communiste, et quand vous tomberez aussi bas que la Russie, peut-être que vous aurez une chance de repartir. », en affectant de dire tout haut devant les gazettes ce que d’autres penseraient tout bas, ou n’oseraient même plus exprimer du tout. Et le même M. Taylor, de poser avantageusement à l’imprécateur satisfait et sûr de son fait, surfant sur un soi-disant tabou, l’impossibilité absolue de nos jours, de pouvoir seulement penser se réclamer d’une appartenance idéologique qu’il vomit.

Eh bien M. Taylor, chiche ! Votre propos de réac sûr de lui et dominateur, arrogant et donneur de leçons, nous le saisissons au bond. Et il ne nous fait pas peur, ni rentrer d’effroi la tête dans les épaules, de proclamer, si nous ne le faisions pas déjà, que nous sommes en effet atteints de ce mal absolu, effectivement et souvent inavoué, qu’est notre coupable penchant pour cet idéal respectable et ambitieux qui s’appelle le communisme. Avouons-le donc tout net, à la différence de nos dirigeants qui n’en finissent pas de louvoyer : nous relevons votre défi de paraître ce que nous sommes et de ne point nous en cacher.

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Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 « On ne peut pas acheter Goodyear à cause de vos lois », a déclaré Maurice Taylor, le PDG de Titan, au micro de France Bleu Picardie le 27 novembre dernier. « On doit reprendre au minimum 652 ou 672 ouvriers, c’est impossible ! Le maximum, c’est 333, parce qu’après, ce n’est plus rentable ! […] Les gars vous devez vous réveiller ! Dites aux syndicats s’ils sont si intelligents, qu’ils n’ont qu’à racheter l’usine ! La France est devenue un pays communiste, et quand vous tomberez aussi bas que la Russie, peut-être que vous aurez une chance de repartir. »

L’affaire Rémi Fraisse n’est pas terminée

L’avocat du gendarme qui a lancé une grenade offensive tuant Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 a récemment comparé l’état d’esprit de son client à celui d’« un conducteur qui s’est parfaitement conformé au Code de la route, mais dont le véhicule a heurté mortellement un autre usager qui n’aurait pas…

Pour une contre-histoire du socialisme de Jaurès

Préparant cette chronique, voilà-t-il pas que nous tombons le samedi 22 novembre sur une émission de Public Sénat, chaîne publique qui, après un film, organise un débat sur Jaurès. Honte pour le service public ! Après les rodomontades sur l’icône Jaurès, ce fut une succession de désinformation et de contre-vérités flagrantes. On pouvait voir un journaliste de Public Sénat avec un plateau « spécial désinformation » composé des « plus grands connaisseurs » (sic) de Jaurès que sont Alain Duhamel, Roland Cayrol, un membre de la Fondation Jean Jaurès et l’auteur d’un livre sur Jean Jaurès qui semblait surpris du débat. Les trois premiers ont organisé la captation de Jean Jaurès comme précurseur du socialisme réformiste tout en lui reprochant d’avoir caché son réformisme par des formules marxisantes pour faire plaisir à Jules Guesde. Et de ce fait, ils ont reproché à Jaurès d’être le responsable de l’écart entre le discours et la pratique des socialistes d’après-guerre.
Plus belle désinformation, ce n’est guère possible ! (suite…)