Débarrasser la pensée écologique des pensées magiques, religieuses et capitalistes

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Photo by Matt Palmer on Unsplash

Bruno Latour, nouvelle coqueluche de Jadot fait des émules. Exit la lutte des classes et le lien entre les reculs écologiques et le développement du capitalisme. Dans son sillage, Malcom Ferdinand, auteur de Pour une écologie décoloniale estime que la bataille contre le colonialisme et le néo-colonialisme peut se mener sans que la question de la classe soit centrale dans l’analyse en réduisant le colonialisme à un simple rejet moral de l’Autre. Il suffit donc de faire de la moraline pour résoudre le problème tout en fortifiant le capitalisme. Alors que tous les plus grands militants anticoloniaux du XXe siècle ont défendu l’idée que le colonialisme est dû à la recherche du profit maximum par l’oligarchie capitaliste. Revenir sur cette analyse de ces grands militants anticoloniaux du siècle dernier révèle l’imposture de néo-écologistes dont les intellectuels sont largement privilégiés dans les médias et l’université, avec des nominations décidées par l’oligarchie capitaliste !

Comme nous sommes devant un énorme défi écologique et climatique, il convient de construire une pensée écologique débarrassée des pensées magiques, religieuses et capitalistes. Pour cela, nous nous poursuivrons avec une analyse critique de la notion de sobriété et des propositions concernant le mix énergétique du projet politique de la République sociale.

Pourquoi est-il nécessaire de supprimer la gestion privée de l’eau ?

Parce que sinon, nous serons soumis aux mêmes affres qu’en Amérique du Nord. Les incendies et les sécheresses font s’envoler la valeur de l’eau en Bourse. Une aubaine pour les spéculateurs. Et des difficultés supplémentaires pour le secteur agricole aux États-Unis et les consommateurs de fruits et de légumes au Québec. Bien entendu, la mise de l’eau en Bourse favorise le manque d’eau. La sénatrice Warren a déclaré aux États-Unis: « L’eau est un droit humain, et Wall Street ne devrait pas être autorisée à utiliser cette ressource vitale pour faire des profits aux dépens des travailleurs américains. L’une de nos ressources les plus essentielles ne doit pas être vendue aux enchères au plus offrant. »

La double peine du capitalisme : réchauffement climatique + attaque contre les cycles de l’eau

Pour l’été 2022, 93 départements français sur 96 font l’objet de restrictions d’eau (restrictions agricoles dans une soixantaine de départements) et plus d’une centaine de communes sont privées d’eau potable. C’est du jamais vu. Face à cette sécheresse record, l’utilisation de l’eau est devenue une question de société, selon l’hydrologue Emma Haziza. Elle nous apprend que les trois formes de sécheresse (météorologique, des sols, et des masses d’eau) se conjuguent actuellement. Que les besoins en eau, c’est à la fois l’agriculture (45 % de l’eau consommée), l’énergie, l’eau potable et l’industrie. Mais aussi les milieux vivants, dont personne ne parle, à part les spécialistes de la biodiversité…

Si le gâteau est de plus en plus petit, on ne peut pas rester au même niveau de consommation d’eau. C’est une question de société. Avec le labour, avec les produits chimiques, nous avons détruit les micro-organismes dans les sols, or ceux-ci ont besoin de vie pour capter le carbone et pour retenir l’eau. Entre 1960 et 1990, ce sont 50 %, et par endroits 80 % de mares et de zones humides qui ont été détruites en France. Les zones humides constituent pourtant des réservoirs qui permettent de renouveler la pluie et la rosée. La terre ne transpire plus parce qu’elle n’a plus assez d’eau dans les premières couches de sol. La pluie vient du sol, elle ne vient pas d’en haut. Quand il n’y a plus de végétation et de zones humides au sol, il n’y a plus de pluie.

La seule solution, c’est de laisser pénétrer l’eau dans les sols. Et non pas de la prélever, comme certains veulent le faire, dans des mégabassines (gigantesques installations agricoles pour prélever de l’eau dans les nappes phréatiques). Plus on va remplir nos réservoirs naturels et non les mégabassines, plus on va protéger et soutenir nos rivières, plus on va soutenir le vivant. C’est un cercle vertueux. Un autre cercle vertueux serait de remplacer le maïs (graminée tropicale sans racines profondes) par du sorgho ce qui gagnerait beaucoup d’eau. Nous devons réinventer notre agriculture. Il y a par ailleurs des solutions alternatives : aménager des piscines naturelles, par exemple, ce qui aurait le mérite de recréer des écosystèmes. Ajouter des récupérateurs d’eau de pluie dans les jardins, faire des économies d’eau dans les usages sanitaires… Il faut recréer des systèmes vertueux.

Les cyanobactéries en plein développement

Concernant l’eau, par ailleurs, la pollution continue de se développer notamment via les cyanobactéries. Partout où les constatations sont faites, toutes les collectivités locales concernés déclarent que ce n’est pas elles qui sont concernées. Quel avantage d’avoir développé une usine à gaz sans guichet unique pour les pollueurs !

Les conséquences énergétiques de la guerre entravent la lutte contre le réchauffement climatique

Les conséquences énergétiques de la guerre Russie contre Ukraine et Otan vont alimenter la tendance à l’accélération du réchauffement climatique. D’abord avec un nouveau record du monde, 8 milliards de tonnes de charbon seront brûlés en 2022. Ensuite, la forte diminution de l’exportation du gaz russe déclenche une accélération de la demande de fourniture de GNL liquéfié. Comme ce prix augmente, les pays asiatiques prévoient de reprendre l’utilisation du charbon. Et d’après l’Agence Internationale de l’énergie, la hausse du prix du gaz bénéficie au pétrole. Conclusion : la guerre Russie contre l’Ukraine soutenue par l’OTAN profite aux multinationales des énergies fossiles, les plus productrices de gaz à effet de serre.

La guerre Russie contre l’Ukraine soutenue par l’OTAN profite aux multinationales des énergies fossiles, les plus productrices de gaz à effet de serre.

Forêts en feu : de lourdes responsabilités

Dénonçons le projet réactionnaire, austéritaire et climaticide de démantèlement de l’Office National des Forêts qui sacrifie des milliers d’emplois, casse les statuts et les couvertures conventionnelles. Cette stratégie signifie la mort du service public forestier, de l’entretien et de la maîtrise de nos forêts. Dans un environnement forestier en perdition, la sécheresse de cet été s’inscrit dans la succession de crises écologiques dues à un développement anarchique, inhérent au capitalisme. Aucune région de notre pays n’est épargnée. Nos forêts sont en feu et le gouvernement cherche des boucs émissaires, allant jusqu’à culpabiliser les populations.

Il fait tout pour cacher ses responsabilités dans la gabegie générale. Une myopie volontaire qui ne sert qu’à cacher les conséquences de la casse de nos services publics, le désengagement d’une politique forestière nationale forte et ambitieuse et une activité économique capitaliste mortifère. Rien n’est fait pour renforcer les services de défense des forêts contre les incendies (Dfci) dans leurs activités d’entretien, de surveillance et de contrôle des réglementations. Ces mesures ont précipité nos forêts dans le gouffre. La privatisation de nos forêts s’est encore accentuée ces dernières décennies. Elle représente déjà les trois quarts de la forêt métropolitaine, soit près de 11 millions sur les 15 millions d’hectares forestiers, des enclosures privatisées par des milliardaires en recherche de safari prolifèrent et interdisent toute réelle protection organisée. L’ONF doit redevenir le service public de l’exploitation et de la gestion des forêts domaniales, communales et privées par la mise en place d’une régie directe sur tout le territoire national.

L’ONF doit redevenir le service public de l’exploitation et de la gestion des forêts domaniales, communales et privées par la mise en place d’une régie directe sur tout le territoire national.

Quels sont les criminels qui ont assassiné EDF ?

Il est bon de relire l’intervention de Marcel Boiteux.

Rendez-vous compte : la concurrence à EDF n’a pas produit d’électricité nouvelle, pendant des années, le compromis entre l’Union européenne et les pouvoirs publics français ont obligé EDF de vendre à perte plus de 100 TWh à la « concurrence ». Les profits pour la concurrence et les dettes pour EDF qui est dans l’incapacité de développer les énergies renouvelables et est obligé par manque d’investissement et de personnels d’arrêter 24 réacteurs sur 56 principalement à cause de la corrosion. En parallèle, 51 pays dont la France augmentent le soutien public aux énergies fossiles (source OCDE) de 362,4 milliards de dollars en 2020 à 697,2 milliards de dollars en 2021.

La Macronie additionne les politiques anti-écologiques

Sans une riposte coordonnée, point de salut !