Que nous dit « l’écriture inclusive » ?

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L’écriture inclusive est de plus en plus utilisée dans les milieux militants, sous différentes modalités. C’est fréquemment un sujet de crispations et de débats et il n’est pas aisé d’établir une ligne claire en la matière. ReSPUBLICA a ouvert le débat la semaine dernière avec l’article d’Emmanuel Itié « Écriture inclusive : une dérive irrationnelle du néo-féminisme » qui se plaçait du point de vue de la langue et de la linguistique. L’article de Jean-Claude Boual publié ci-dessous apporte un éclairage complémentaire.

L’écriture inclusive utilisée par des réseaux, associations ou personnes se réclamant du féminisme fait débat. Elle est présentée par ses utilisateurs et promoteurs comme une évolution souhaitable de la langue française accusée de machisme.

Ce texte a pour but de poser la question de l’apport et de l’utilité ou non de cette forme d’écriture qui est utilisée pour affirmer son féminisme et son combat contre le machisme. Le français utilise le féminin et le masculin, cette forme grammaticale attribue aux choses un caractère féminin ou masculin, non pas un sexe. En clair, les mots n’ont pas de sexe.

De quoi parle-t-on ? L’écriture inclusive est aussi bien la féminisation des professions, ce qui ne semble pas poser aujourd’hui de problème majeur. Toutefois quelques remarques s’imposent : 1) il est quelques cas singuliers comme médecin dont le féminin serait médecine qui a une autre signification que le féminin du praticien ou balayeur, une personne, alors que balayeuse est une machine, ou cafetier et cafetière ; il est à noter aussi que le débat porte plus sur des fonctions considérées socialement comme prestigieuses, comme directeur et directrice, avocat et avocate, président et présidente, académicien et académicienne, professeur et professeure, écrivain et écrivaine que sur plombier et plombière, éboueur et éboueuse, couvreur et couvreuse, cordonnier et cordonnière, forgeron et forgeronne, cheminot et cheminote… moins prestigieuses.

Ne confondons pas le métier et le mot, sinon le débat devient impossible. Ne confondons pas non plus « marquage du féminin » et « féminisation des mots », dans le premier cas il s’agit d’une opération discursive et grammaticale, dans le second d’une opération de marketing politique, d’un signe de reconnaissance. Abnouse Shalmani, née en Iran et vivant à Paris, à une question d’un journaliste « Écrivaine ? » répond : « Non, écrivain, j’y tiens. Si le féminisme ne tient qu’à un e à la fin d’un mot, alors le féminisme est foutu. En persan, le masculin-féminin n’existe pas plus qu’en turc. Et cela a donné les pays égalitaires que l’on sait »(1)Source de la citation : L’Humanité dumercredi 22 août 2018..

L’Académie française admet, certes depuis peu, cette féminisation qui dans la plupart des cas est utilisée dans le langage courant, ce faisant, elle ne fait qu’entériner un usage social des mots.

Mais l’écriture inclusive, c’est aussi « le point médian » dans les formes telles que « citoyen.e.s » ou « citoyen.es », qui posent plus de questions tant sur le plan de la lecture, de la prononciation, que  grammaticalement et politiquement. C’est de cela dont nous allons parler.

1) Ne pas confondre la langue et la chose, la langue et le sexe, le genre des mots et le sexe des gens. Le crapaud n’est pas le mâle de la grenouille, et bien que crapaud soit masculin, il y a des crapauds mâles et des crapauds femelles, idem pour la grenouille bien que le mot soit féminin. Il n’y a aucun rapport entre le genre du mot et le sexe de l’animal, le mot est neutre de ce point de vue. De même la chaise n’est pas la femme du fauteuil ni du tabouret et le buffet n’est pas le vieux garçon de la cuisine ni la table, la vieille fille. Ce n’est pas le mot chien qui aboie, mais bien l’animal chien. Le mot client n’a pas de sexe, ce sont les humains qui en ont un. Le point médian en donnant un sexe au mot, crée et entretien une confusion absurde entre la langue et la chose, entre la grammaire et le sexe.

2) L’essentialisme psychologique consistant à soutenir que le genre provoque des « représentations » est un raccourci sans pertinence réelle et une illusion militante (une sorte de mirage). Ce n’est pas la langue qui fait le fait social, mais le fait social qui induit la langue. Autrement dit, il est peu probable que l’on modifie le fait social en modifiant la langue. Nous sommes là dans l’illusion et la bien-pensance, le bon sentiment, pas dans la réalité sociale. En persan ou en turc, le masculin-féminin n’existe pas, selon cette théorie essentialiste, l’égalité homme/femme devrait y être parfaite. On sait ce qu’il en est en Iran et en Turquie !

Dans les langues amazoniennes, le féminin est le genre (la forme) non marqué, c’est-à-dire qu’il joue le rôle grammatical et linguistique du masculin en français. « Nous pourrions donc nous attendre en fonction des théories de l’écriture inclusive que le féminin (les femmes) soit dans une position dominante, et pourtant. Lors de leur première menstruation, les jeunes filles sont enfermées dans une hutte isolée ; elles n’ont le droit de sortir que la nuit pour faire leurs besoins et seulement avec un panier sans ouverture attaché à la tête pour qu’on ne les voie pas. À la fin de leur séquestration, elles sont frappées à coup de bâton jusqu’au sang »(2)Citation tirée de l’ouvrage Le sexe et la langue. Petite grammaire du genre en français où l’on étudie l’écriture inclusive, féminisation et autres stratégies militantes de la bien-pensance de Jean Szlamowicz. Éditons INTERVALLES, Paris, 2018, page 30., et l’auteur poursuit « Les militants du point médian sont-ils prêts à troquer leur insupportable et terrible humiliation grammaticale franco-française contre les faramineux avantages symboliques de la grammaire jarawara moyennant ce genre de coutumes ? ». D’autres langues sont « moins genrées » et comprennent un neutre comme l’anglais ou l’allemand, est-ce que pourtant les discriminations sexistes y sont moins importantes que dans les pays à grammaire genrée ? Les discriminations salariales y sont encore plus importantes qu’en France.

3) Les langues évoluent. Elles le font sur la base de l’évolution des sociétés. C’est le fait social qui précède sa traduction dans le langage et la grammaire. L’idée d’un lien entre la structure des langues et l’organisation sociale, que c’est par la langue que l’on va changer le social, procède d’une confusion entre la cause et l’effet. La langue est l’outil de la pensée, elle n’en est pas le contenu. La langue ne pense pas par elle-même. La pensée consiste à utiliser la langue qui ne tient aucun propos par elle-même. La langue ne pense pas à notre place, le soutenir avec le point médian, revient à ne pas penser et déléguer cette fonction à la langue.

4) La polémique semble s’appuyer sur la courte phrase décontextualisée du grammairien Claude Favre de Vaugelas qui affirme en 1647: « Le genre masculin étant le plus noble, il doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble, mais l’oreille a de la peine à s’y accommoder parce qu’elle n’a point accoutumé de l’ouïr dire de cette façon », et sur l’expression qu’ « en grammaire le masculin l’emporte sur le féminin »(3)Précisons que les ouvrages scolaires n’utilisent pas la formule « le masculin l’emporte sur le féminin », c’est un usage mnémotechnique facile, abusivement utilisé et dont il est facile de se passer pédagogiquement., réduite trop facilement à la généralisation « le masculin l’emporte sur le féminin », dans tous les cas et situations. Certes, cette règle grammaticale relève de l’arbitraire, et elle n’est pas absolue, car il est compliqué de mettre en facteur commun des mots qui ne sont pas construits identiquement : « Cette histoire, et ses personnages, est singulière » ou « Cette histoire, et ses personnages, sont singuliers » sont possibles et ne disent pas exactement la même chose, même si dans le premier cas on peut penser que les personnages aussi sont singuliers étant donné que l’histoire l’est.

Dans l’accord au masculin dans une phrase contenant des mots masculins et féminins, comme « Les garçons et les filles sont arrivés ensemble », le masculin pluriel est ici neutre, il englobe les deux genres, il est utilisé comme langage épicène. En fait le masculin est très souvent utilisé comme neutre par défaut. Quand le répondeur vous dit « Nous allons vous passer un opérateur » et que c’est une femme qui vous répond, vous ne raccrochez pas, vous exposez votre problème. Utiliser un élément du langage courant, pour enrôler le système grammatical dans une opposition manichéenne masculin/féminin, et lui donner une dimension morale est le forcer à devenir un instrument idéologique, dans un but militant pour lequel la grammaire n’a que faire. C’est la faire penser à notre place.

La règle « de proximité » qui consiste à accorder avec le dernier mot de la série : « Les             garçons et les filles sont arrivées épuisées», ou « Les filles et les garçons sont arrivés épuisés » semble apporter une solution simple. En réalité, dans beaucoup de cas ellene règle pas grand-chose, car elle crée de nouvelles ambiguïtés, on ne peut savoir si l’adjectif s’applique à l’ensemble du groupe ou seulement au deuxième nom, car le marquage grammatical n’est pas clair et variable.

Paradoxalement, en voulant inclure, l’écriture inclusive, exclue ou différencie. Dans la phrase : « La plupart des lycéens lisent peu », le pluriel est englobant et inclut les filles comme les garçons. Si, pour inclure nous disons : « La plupart des lycéens et des lycéennes lisent peu » laisse entendre qu’une étude a été menée pour différencier le comportement des uns et des autres. Les principes soi-disant inclusifs produisent dans les faits de la dissociation. Le masculin s’applique sans problème à la situation féminine, l’exemple « Elle a l’air gentil », dans ce cas l’accord se fait avec le noyau du groupe nominal, air, qui est masculin, alors qu’il s’agit d’un être femelle. Mais nous pouvons aussi dire « Elle a l’air gentille », dans ce cas l’accord se fait avec le sujet. Simple question de choix grammatical, pour signifier la même chose.

Faut-il écrire, « Les Français.es sont des con.nes » ? En quoi cela sert-il le combat féministe ? Mieux, la célèbre diatribe du Général de Gaulle « Les Français sont des veaux »           pourrait donner la « belle phrase » : « Les Français.e.s sont des ve.aux.lles », phrase   imprononçable, ou encore faut-il dire : « le bouc,la chèvre émissair.e.s » ?

5) Une langue illisible et imprononçable. Un texte truffé de point médian est proprement illisible, illisible à voix haute et imprononçable. Or, une langue qui n’est ni lisible ni prononçable est une langue en perdition. Dans mes activités européennes, j’ai rencontré beaucoup de personnes étrangères qui ont appris le français, le parlent et l’écrivent pour la beauté et la musique de la langue. Le rendre laid, imprononçable et illisible, relève pour le moins de l’irresponsabilité, alors que l’on se bat pour conserver le maximum de langues en perdition faute de locuteurs, car c’est une partie du patrimoine de l’humanité qui se perd.

6) La langue n’est ni « coupable », ni « responsable », ni « réactionnaire ». C’est l’usagequi fait la langue. « La langue ne fonctionne pas comme une invention élaborée dans un laboratoire et ensuite soumise à l’approbation d’une clientèle. La langue est produite par ceux qui s’en servent. Si les locuteurs ont besoin de nommer quelque chose, ce besoin trouve le moyen d’aboutir. Quand l’étrangeté des dénominations est trop importante, les locuteurs s’abstiennent d’utiliser les mots ressentis comme gênants. La résistance concerne les néologismes, plus particulièrement ceux imposés par les politiciens et des camps idéologiques. Bien sûr que “la langue” résiste : la langue est le produit de l’usage, pas des décisions théoriques. Les néologismes ne s’imposent que s’ils sont portés par une nécessité autrement personne ne les utilise. » nous dit à ce sujet Jean Szlamowicz dans Le sexe et la langue déjà cité précédemment.

Il n’y a pas un groupe de personne qui décide comment doit se comporter la langue. Le dictionnaire (même celui de l’Académie française) ne fait que suivre les évolutions de la société. Les mots nouveaux, comme les syntaxes, apparaissent d’abord dans l’usage et ne sont codifiés que par la suite. Vouloir imposer une méthode, et se faire les « maîtres » de la langue pour quelque raison que ce soit, est une démarche totalitaire et ne facilite pas les évolutions de la société, comme le démontrent les inégalités de salaire entre les hommes et les femmes, les comportements violents vis-à-vis d’elles ou les remises en cause du droit à l’avortement, et de la restriction à pouvoir y accéder, y compris en France, malgré les dizaines d’années d’écriture inclusive et de « point médian ».

7) La destruction de l’outil de travail ! La langue est un outil de travail pour s’exprimer, exprimer des idées, des concepts, transmettre des connaissances, écrire et raconter des histoires, communiquer entre humains… C’est par excellence l’outil de travail des intellectuels, des enseignants, des politiques, des militants, des écrivains, des gens de théâtre ou de culture, des communicants. Il est fascinant de constater qu’en rendant le français illisible et imprononçable avec le point médian, beaucoup de professionnels de la langue ou de la parole détruisent leur outil de travail.

Nous nous trouvons par certains côtés, dans une situation qui rappelle celle des luddites à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, qui cassèrent les machines accusées de provoquer le chômage et diminuer la qualité du travail. Confronté à une question anthropologique majeure, devant les difficultés pour faire évoluer les comportements, en raison d’un système capitaliste qui repose sur l’exploitation et l’aliénation, plutôt que poser la question de l’émancipation, sous toutes ses dimensions pour les femmes, et notamment celle de l’autonomie financière avec l’égalité des salaires, on préfère porter ses efforts sur l’outil de communication, quitte à le détruire. Non seulement cette façon de faire aboutit à l’échec, mais elle désarme les combattants de la cause, car elle fait porter la cause des discriminations à l’outil et pas au système d’exploitation. Ce n’est pas l’outil qui pense et agit, mais les individus, les personnes. L’outil ne leur permet que d’exprimer leur pensée, et la pensée peut alors très bien s’exprimer avec un autre outil, en l’occurrence une autre langue, et on ne fait que déplacer le problème.

Le fait que, quelle que soit la langue, la discrimination envers les femmes soit hélas une constante, démontre bien que ce n’est pas une question de langue, mais que le problème est   d’une tout autre ampleur et que le combat à mener est autrement sérieux.

Notons aussi que par la suite, les ouvriers, même dans leurs combats les plus durs contre l’exploitation capitaliste, ont toujours pris soin de leur outil de travail et se sont bien gardés de le détruire, l’entretenant pendant les grèves, notamment les plus dures avec occupation d’usine. Les ouvrières dans des conditions similaires ont toujours procédé de la même façon.

8) Nous pourrions être tentés de prendre cette question à la légère, avec indifférence ou recul, estimant qu’il s’agit d’une mode ou d’un militantisme identitaire d’une frange intégriste, et que la mode comme toute mode passera. En fait, il s’agit, sous le prétexte d’une cause incontestable qui est l’égalité femme/homme et la lutte contre le machisme, d’une volonté d’imposer un mode d’écriture et de langage, quitte à semer la confusion et à rendre la langue imprononçable, illisible et tomber dans l’absurde. Des ouvrages sont     consacrés à cette forme d’écriture, des articles défendant des positions plus ou moins contradictoires et nuancées sont publiés régulièrement dans la presse.

La pression exercée par certains milieux militants, la peur de passer pour un affreux macho jusque dans les institutions désorientent, intimident beaucoup de personnes qui ne savent plus comment se situer et ce qu’elles peuvent dire ou écrire(4)Dans un article du Monde du  vendredi 12 juillet 2019, trois universitaires, Yana Grinshpun, maître de conférence en sciences du langage, Céline Masson psychanalyste qui travaille sur l’incidence des discours militants sur la langue et Jean Szlamowicz professeur de linguistique disent : « Nous lisons « Ils et elles sont venus et venues » dans les copies des étudiants ».. D’autres manifestement hésitent et utilisent en début de texte le point médian, pour marquer leur adhésion à la lutte féministe, et y renoncent par la suite devant l’absurdité et la laideur de la forme qui choque l’esthétique.

Lorsque l’on interroge les fondements de l’écriture inclusive, on s’aperçoit qu’elle est sous-tendue par une idéologie victimaire selon laquelle les femmes sont des victimes invisibles et éternelles des hommes et de la langue, comme si la langue était construite par un groupe d’hommes pervers, chaque matin en se levant. Cette idéologie victimaire se retrouve aussi chez les « décoloniaux », les « racisés », qui utilisent le point médian comme marque de reconnaissance. Ces luttes victimaires, communautaristes ou de sexes, ont tendance à se substituer à la lutte de classes, à segmenter l’approche et les luttes rendant très difficiles les « convergences » de luttes que tous pourtant appellent de leurs vœux

9) Plusieurs objections m’ont été faites pour justifier l’emploi du .e :

  •  qu’ « ainsi elle se sentait mieux prise en compte en tant que femme », revendiquer le .e pour se sentir femme est assez époustouflant dans la mesure ou la féminité est justement réduite à .e. C’est réduire sa dignité à bien peu de chose, c’est plutôt péjoratif. Vouloir tout féminiser, sans se poser de question sur le sens de la démarche, c’est passer à côté de la langue et de la réalité sociale.
  • « le masculin « générique » est ambigu, il entraîne l’esprit vers des représentations d’hommes » nous disent Benjamin Moron-Puech, juriste et Eliane Viennot professeure de littérature. Certes, il pleut ou il neige entraîne inexorablement la vision d’un homme, faut-il donc le remplacer par elle pleut et elle neige, mais alors cela « n’entraînerait-il pas l’esprit vers une vision de femme ? ». Seul le masculin est utilisé comme générique, ce qui est une   banalisation et une désexualisation, le féminin fait toujours référence au genre féminin. Il n’est pas évident que la banalisation du genre féminin soit un progrès pour l’égalité femme/homme et les non-discriminations. De plus nous pouvons toujours dire comme dans   le Berry : « ça pleut, ça neige » ! Changer la langue et l’on changera les représentations nous   dit-on. Mais l’exemple des langues turque et iranienne, démontre que ce n’est pas vrai, que  c’est une illusion, en dehors des réalités sociales (voir point 2 ci-dessus).
  • « question de génération », ce qui renvoie ceux qui contestent cette police de la langue vers la ringardise, le fait d’être réactionnaire. Argument d’autorité, idéologique, fait pour clore toute discussion, éviter toute contestation.
  • « c’est tellement violent que vous les hommes ne le supportez pas ». Où est la violence quand nous objectons l’illisibilité, l’impossibilité de prononcer, l’enlaidissement de la langue ou le simple bon sens ? Par contre, être assimilée à un .e me paraît bien plus  violent et un déni de dignité. Le revendiquer relève plus de la servitude volontaire que de l’émancipation. Trop effacer les différences entre les hommes et les femmes entraîne la confusion, confusion entre le sexe et la langue, mais aussi confusion dans les luttes à mener pour une véritable égalité dans les domaines politique, social, culturel et des droits.                                                                                                                                                 

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Source de la citation : L’Humanité dumercredi 22 août 2018.
2 Citation tirée de l’ouvrage Le sexe et la langue. Petite grammaire du genre en français où l’on étudie l’écriture inclusive, féminisation et autres stratégies militantes de la bien-pensance de Jean Szlamowicz. Éditons INTERVALLES, Paris, 2018, page 30.
3 Précisons que les ouvrages scolaires n’utilisent pas la formule « le masculin l’emporte sur le féminin », c’est un usage mnémotechnique facile, abusivement utilisé et dont il est facile de se passer pédagogiquement.
4 Dans un article du Monde du  vendredi 12 juillet 2019, trois universitaires, Yana Grinshpun, maître de conférence en sciences du langage, Céline Masson psychanalyste qui travaille sur l’incidence des discours militants sur la langue et Jean Szlamowicz professeur de linguistique disent : « Nous lisons « Ils et elles sont venus et venues » dans les copies des étudiants ».