Assemblée générale des « Amis de ReSPUBLICA »

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L’Assemblée générale des « Amis de ReSPUBLICA » s’est déroulée le 7 juin 2025 et s’est poursuivie sur des échanges et débats concernant la situation politique, sociale, économique nationale, européenne et internationale. Sont membres de droit du CA : Bernard Teper, Monique Vézinet, Philippe Schwartz et Nicola Gavrilenko. Ont été élus membres du Conseil d’administration : Meixin Tambay, Elisabeth Chamboredon, Philippe Duffau et Arnaud de Morgny. Philippe Schwartz, Philippe Duffau, Meixin Tambey et Elisabeth Chamboredon ont été réélus respectivement, président, secrétaire, trésorière.

 

Le débat a été introduit par la présentation du rapport moral du président, Philippe Schwartz, qui est reproduit ci-dessous en partie. Ce rapport moral a été complété :

  • par le point sur l’Amérique latine présenté par Lucho. Il en ressort une gauche divisée, éloignée des préoccupations des gens, une forte montée des droites et extrêmes-droites qui devraient interpeller la gauche française ;
  • par le point, présenté par Emmanuel I, sur les problèmes techniques du site. Ces difficultés ont été surmontées grâce à Emmanuel I. et le soutien de Arnaud D. M. qui nous a dirigés vers une société française ;
  • par le point, présenté par Philippe B., sur Radio M’s avec laquelle ReSPUBLICA est partenaire. Sept émissions ont porté sur la Sécurité sociale et son financement, les élections aux USA, la lutte des sans-papiers, l’hôpital public, l’Union européenne, la laïcité, le financement des retraites. Sont prévues des émissions sur le féminisme, l’école, les services publics, l’écologie…

Les débats et échanges qui ont suivi ont porté :

  • sur une stratégie de gauche envisageable qui devrait s’appuyer sur des contacts réguliers avec les militants proches de nous et répartis dans diverses organisations (PCF, FEU, LFI, Ecologie, Solidaires…) ;
  • sur la construction collective d’un modèle social désirable sans être donneurs de leçon ;
  • sur la brutalité de plus en plus prégnante des rapports avec un Trump qui poursuit la même politique qu’Obama, mais avec plus de brutalité ;
  • sur la disjonction objective d’intérêts entre d’une part une économie subissant une baisse tendancielle du taux de profit et d’autre part, une économie réalisant de substantiels profits, d’où le conflit entre Trump et Musk ;
  • sur le NFP qui a sauvé les meubles après la dissolution, mais dont nombre d’élus sont opposés à la ligne républicaine, laïque et sociale de ReSPUBLICA,
  • sur l’impasse que serait l’attente d’une personne providentielle, impasse qui conduit à réduire les capacités de résistance du peuple, à l’impuissance, à la stérilisation de l’action militante ;
  • sur la nécessité, à côté des grandes analyses utiles, de relater dans ReSPUBLICA les initiatives unitaires à gauche, les luttes locales pour préserver le bien commun, les services publics, pour préserver l’emploi, l’environnement ;
  • sur le rappel de double besogne d’une gauche de gauche ou d’une gauche républicaine et sociale : utiliser les institutions de la République pour obtenir des avancées pour les classes populaires sociales et œuvrer au dépassement du système capitaliste et du salariat, afin que les collectifs de travailleurs aient la maîtrise de la gestion des entreprises en lien avec les usagers, l’État, les collectivités locales ;
  • sur l’importance de contrer les idéologies wokes et positions identitaires et communautaristes qui divisent le peuple et empêchent l’émergence d’un vaste mouvement populaire majoritaire et progressiste.

Quand on lit ReSPUBLICA, on se sent mieux (propos exprimés par plusieurs intervenants). Il apparaît que ReSPUBLICA doit s’attacher à observer avec intérêt les conflits existants et à venir, leurs acteurs et à les solliciter pour exposer leurs expériences.

 

Le débat a également porté sur l’intérêt d’aller sur d’autres vecteurs d’information, comme LinkedIn, afin d’élargir notre lectorat et des moyens humains et financiers pour y parvenir.

Le monde change de peau

« Le monde change de peau », comme disait la chanson d’Alain Souchon. Le capitalisme mondialisé est obligé de muter en catastrophe sous nos yeux pour éviter l’effondrement. Depuis la crise dite des Subprimes-Lehman en 2007-2008, une course aux abimes est engagée, mais, depuis février 2022 et le retour de la guerre en Europe, les événements s’accélèrent.

Retour en force du mercantilisme

Le retour de Trump à la Maison-Blanche est caractéristique de la situation. Le capitalisme monopoliste américain s’est rangé derrière ce leader d’extrême droite pour garder la main. Il impose à marche forcée un retour au mercantilisme d’une autre époque, en tirant un trait sur un demi-siècle de mondialisation et de marché libre planétaire. Dans ReSPUBLICA, nous avons souvent analysé cette évolution dangereuse qui est déterminante pour nous Français, nous Européens, et conditionne notre situation politique.

Qu’en est-il de la France ? Huit ans de macronisme : une catastrophe

Et la France dans tout cela ? Parlons-en clairement : notre pays, notre peuple, est comme hébété, groggy en quelque sorte. Les huit ans de Macron à l’Élysée ont été et sont encore une catastrophe nationale. Le pays profond ne réagit presque plus. La dissolution du parlement l’an dernier a entraîné une sorte « d’expédition des affaires courantes » permanente ! Bref, la France est à l’arrêt. Les gouvernements Barnier puis Bayrou en sont réduits à être des éléments décoratifs, sans activité exécutive effective, en dehors d’interventions et de polémiques médiatiques stériles… une sorte d’interlude politique ! Et pendant ce temps-là, Macron fait du théâtre, son activité favorite vers laquelle il aurait dû se diriger dès l’adolescence pour nous éviter sa présence à l’Élysée ! 

Un marchepied pour l’extrême-droite

Oui, la situation est dangereuse, car cette inanité nationale prête le flanc à la prise de pouvoir par l’extrême-droite. Cette catastrophe a déjà été évitée de justesse en juillet 2024 lors de la dissolution, grâce à une série de « petits miracles politiques » en trois semaines, dont la constitution du Nouveau Front Populaire (NFP). Mais aujourd’hui, le danger d’un pouvoir autoritaire de droite est plus présent que jamais. Car cet exécutif Macron-Bayrou est si fragile, si friable, qu’il est soumis à des influences intérieures et extérieures néfastes. Avec l’allégeance de Bernard Arnault, le patron de LVMH, à Trump, le centre de gravité politique du MEDEF est clairement passé à la droite radicale. Bolloré n’est plus un cas isolé. La confluence du soutien à l’extrême-droite européenne du chef de la Maison-Blanche, de Musk et du patronat français serait redoutable. En effet, en termes d’influence, ces deux forces coalisées sont hégémoniques dans le paysage médiatique français en matière d’influence et de manipulation de l’opinion publique. 

L’Union populaire de gauche en mauvaise posture

Une nouvelle dissolution est possible cet été. Dans ce cas de figure, l’Union populaire est indispensable, mais elle est actuellement introuvable. Oui, hélas à gauche, sur le plan politique et syndical, la désunion est la règle. Un front unitaire n’est plus à l’ordre du jour. La gauche est totalement divisée, en particulier du fait du comportement politique tactique et stratégique profondément communautariste de LFI dirigé par Mélenchon.

Voilà où nous en sommes en ce mois de juin 2025. 

Le journal ReSPUBLICA : son intérêt

ReSPUBLICA est un petit journal politique en ligne. Mais son écho progresse depuis plusieurs années. Face à la situation délétère française que nous avons décrite, notre média républicain laïque, social et écologique doit être un acteur du réarmement politique de la gauche. C’est l’urgence absolue. Nous défendons les valeurs universelles de la République sociale, elles doivent redevenir les valeurs majoritaires à gauche. C’est pour cette raison que notre combat contre les diviseurs du peuple que sont les « wokistes » et autres « décoloniaux » est si intense. Et nous continuerons dans cette voie. Car, sans l’unité du peuple grâce à la laïcité, rien n’est possible pour empêcher les factieux d’arriver au pouvoir. Oui, un réarmement idéologique et politique s’impose, car aujourd’hui, la gauche n’a rien à proposer de sérieux aux couches populaires. Elle reste l’arme au pied.

Nécessité de grandir en influence

Mais pour cela, il faut aller vite. Car les rythmes s’accélèrent. Nous devons nous élargir et augmenter notre lectorat. Il faut également augmenter l’équipe du comité de rédaction et le rajeunir. Ces tâches sont urgentes et difficiles, mais nous pouvons y arriver, je suis confiant dans l’avenir.

Cette confiance repose sur des faits. Le point positif réside dans le soutien de notre lectorat qui juge notre média indispensable. D’ailleurs, la dernière campagne de soutien financier au dernier trimestre 2024 a été très positive. Notre comité de rédaction s’est élargi et renforcé. Hélas, nous avons eu la douleur de perdre notre camarade Pierre Hayat, qui l’avait rejoint. Le choc fut terrible pour notre rédaction, car Pierre nous apportait toute son intelligence et sa rigueur intellectuelle et morale. 

Des problèmes techniques surmontés

Nous nous sommes également renforcés sur le plan technique. Ainsi, nous avons pu surmonter le très grave problème technique qui a duré presque un mois en mars et avril 2025. Mais, grâce à notre équipe interne et au renfort de spécialistes externes, nous avons surmonté l’épreuve. Notons l’aide que nous a apportée Arnaud de Morgny, ancien membre de la rédaction et toujours militant de ReSPUBLICA. Signalons que, grâce à la dernière campagne de dons réussie, nous avions les moyens financiers nécessaires pour résoudre ce grave dysfonctionnement. 

Radio M’s : des podcasts comme autre moyen médiatique

Enfin, ReSPUBLICA a noué un partenariat avec une radio amie de Montreuil, Radio M’s, dans le but d’élargir notre audience et de toucher de nouveaux publics. Ce partenariat donnera lieu à un rapport particulier qui sera lu et débattu au cours de cette assemblée générale. De même qu’une communication sur l’évolution de la politique en Amérique latine sera présentée.

Une spirale positive

Bref, tout va ensemble, et ReSPUBLICA est dans une spirale positive.

Pour continuer notre combat dans l’année qui vient, je souhaite que l’équipe de direction prépare la relève. Je crois être président depuis maintenant 8 ans… comme Macron diront certains !!! C’est beaucoup, peut-être trop, et il faut préparer la relève. Je me représente donc uniquement pour un dernier mandat. Je souhaite, mais c’est bien sûr à l’Assemblée générale de l’association d’en décider, car ce n’est pas obligatoire sur le plan statutaire, qu’un poste de vice-président soit créé, pour progressivement « passer la main » au cours de l’année qui vient, en toute sérénité et amitiés militantes. Bien sûr, il est possible de cumuler ce poste de vice-président avec celui de secrétaire ou de trésorier.

[…]. ReSPUBLICA se porte bien. Mais ReSPUBLICA devra cette année être « à la hauteur » des tâches politiques qui s’imposent dans une conjoncture mondiale et française très difficile. 

Soyons prêts, soyons forts dans la tempête qui s’annonce, pour la République laïque et sociale !