Le monde change de peau
« Le monde change de peau », comme disait la chanson d’Alain Souchon. Le capitalisme mondialisé est obligé de muter en catastrophe sous nos yeux pour éviter l’effondrement. Depuis la crise dite des Subprimes-Lehman en 2007-2008, une course aux abimes est engagée, mais, depuis février 2022 et le retour de la guerre en Europe, les événements s’accélèrent.
Retour en force du mercantilisme
Le retour de Trump à la Maison-Blanche est caractéristique de la situation. Le capitalisme monopoliste américain s’est rangé derrière ce leader d’extrême droite pour garder la main. Il impose à marche forcée un retour au mercantilisme d’une autre époque, en tirant un trait sur un demi-siècle de mondialisation et de marché libre planétaire. Dans ReSPUBLICA, nous avons souvent analysé cette évolution dangereuse qui est déterminante pour nous Français, nous Européens, et conditionne notre situation politique.
Qu’en est-il de la France ? Huit ans de macronisme : une catastrophe
Et la France dans tout cela ? Parlons-en clairement : notre pays, notre peuple, est comme hébété, groggy en quelque sorte. Les huit ans de Macron à l’Élysée ont été et sont encore une catastrophe nationale. Le pays profond ne réagit presque plus. La dissolution du parlement l’an dernier a entraîné une sorte « d’expédition des affaires courantes » permanente ! Bref, la France est à l’arrêt. Les gouvernements Barnier puis Bayrou en sont réduits à être des éléments décoratifs, sans activité exécutive effective, en dehors d’interventions et de polémiques médiatiques stériles… une sorte d’interlude politique ! Et pendant ce temps-là, Macron fait du théâtre, son activité favorite vers laquelle il aurait dû se diriger dès l’adolescence pour nous éviter sa présence à l’Élysée !
Un marchepied pour l’extrême-droite
Oui, la situation est dangereuse, car cette inanité nationale prête le flanc à la prise de pouvoir par l’extrême-droite. Cette catastrophe a déjà été évitée de justesse en juillet 2024 lors de la dissolution, grâce à une série de « petits miracles politiques » en trois semaines, dont la constitution du Nouveau Front Populaire (NFP). Mais aujourd’hui, le danger d’un pouvoir autoritaire de droite est plus présent que jamais. Car cet exécutif Macron-Bayrou est si fragile, si friable, qu’il est soumis à des influences intérieures et extérieures néfastes. Avec l’allégeance de Bernard Arnault, le patron de LVMH, à Trump, le centre de gravité politique du MEDEF est clairement passé à la droite radicale. Bolloré n’est plus un cas isolé. La confluence du soutien à l’extrême-droite européenne du chef de la Maison-Blanche, de Musk et du patronat français serait redoutable. En effet, en termes d’influence, ces deux forces coalisées sont hégémoniques dans le paysage médiatique français en matière d’influence et de manipulation de l’opinion publique.
L’Union populaire de gauche en mauvaise posture
Une nouvelle dissolution est possible cet été. Dans ce cas de figure, l’Union populaire est indispensable, mais elle est actuellement introuvable. Oui, hélas à gauche, sur le plan politique et syndical, la désunion est la règle. Un front unitaire n’est plus à l’ordre du jour. La gauche est totalement divisée, en particulier du fait du comportement politique tactique et stratégique profondément communautariste de LFI dirigé par Mélenchon.
Voilà où nous en sommes en ce mois de juin 2025.
Le journal ReSPUBLICA : son intérêt
ReSPUBLICA est un petit journal politique en ligne. Mais son écho progresse depuis plusieurs années. Face à la situation délétère française que nous avons décrite, notre média républicain laïque, social et écologique doit être un acteur du réarmement politique de la gauche. C’est l’urgence absolue. Nous défendons les valeurs universelles de la République sociale, elles doivent redevenir les valeurs majoritaires à gauche. C’est pour cette raison que notre combat contre les diviseurs du peuple que sont les « wokistes » et autres « décoloniaux » est si intense. Et nous continuerons dans cette voie. Car, sans l’unité du peuple grâce à la laïcité, rien n’est possible pour empêcher les factieux d’arriver au pouvoir. Oui, un réarmement idéologique et politique s’impose, car aujourd’hui, la gauche n’a rien à proposer de sérieux aux couches populaires. Elle reste l’arme au pied.
Nécessité de grandir en influence
Mais pour cela, il faut aller vite. Car les rythmes s’accélèrent. Nous devons nous élargir et augmenter notre lectorat. Il faut également augmenter l’équipe du comité de rédaction et le rajeunir. Ces tâches sont urgentes et difficiles, mais nous pouvons y arriver, je suis confiant dans l’avenir.
Cette confiance repose sur des faits. Le point positif réside dans le soutien de notre lectorat qui juge notre média indispensable. D’ailleurs, la dernière campagne de soutien financier au dernier trimestre 2024 a été très positive. Notre comité de rédaction s’est élargi et renforcé. Hélas, nous avons eu la douleur de perdre notre camarade Pierre Hayat, qui l’avait rejoint. Le choc fut terrible pour notre rédaction, car Pierre nous apportait toute son intelligence et sa rigueur intellectuelle et morale.
Des problèmes techniques surmontés
Nous nous sommes également renforcés sur le plan technique. Ainsi, nous avons pu surmonter le très grave problème technique qui a duré presque un mois en mars et avril 2025. Mais, grâce à notre équipe interne et au renfort de spécialistes externes, nous avons surmonté l’épreuve. Notons l’aide que nous a apportée Arnaud de Morgny, ancien membre de la rédaction et toujours militant de ReSPUBLICA. Signalons que, grâce à la dernière campagne de dons réussie, nous avions les moyens financiers nécessaires pour résoudre ce grave dysfonctionnement.
Radio M’s : des podcasts comme autre moyen médiatique
Enfin, ReSPUBLICA a noué un partenariat avec une radio amie de Montreuil, Radio M’s, dans le but d’élargir notre audience et de toucher de nouveaux publics. Ce partenariat donnera lieu à un rapport particulier qui sera lu et débattu au cours de cette assemblée générale. De même qu’une communication sur l’évolution de la politique en Amérique latine sera présentée.
Une spirale positive
Bref, tout va ensemble, et ReSPUBLICA est dans une spirale positive.
Pour continuer notre combat dans l’année qui vient, je souhaite que l’équipe de direction prépare la relève. Je crois être président depuis maintenant 8 ans… comme Macron diront certains !!! C’est beaucoup, peut-être trop, et il faut préparer la relève. Je me représente donc uniquement pour un dernier mandat. Je souhaite, mais c’est bien sûr à l’Assemblée générale de l’association d’en décider, car ce n’est pas obligatoire sur le plan statutaire, qu’un poste de vice-président soit créé, pour progressivement « passer la main » au cours de l’année qui vient, en toute sérénité et amitiés militantes. Bien sûr, il est possible de cumuler ce poste de vice-président avec celui de secrétaire ou de trésorier.
[…]. ReSPUBLICA se porte bien. Mais ReSPUBLICA devra cette année être « à la hauteur » des tâches politiques qui s’imposent dans une conjoncture mondiale et française très difficile.Soyons prêts, soyons forts dans la tempête qui s’annonce, pour la République laïque et sociale !