Les enseignements des élections professionnelles à la SNCF

Des élections professionnelles à la SNCF ont maintenu la CGT comme la première organisation et de loin de l’entreprise.
Elle est représentative à hauteur de 37,3% . A noter cependant, qu’elle subit pour la troisième fois une érosion de son score (-1,93 % cette fois-ci, -0,8 % la fois précédente et -3,9 % en 2006). De plus, elle perd son monopole de signature d’un accord national. L’UNSA et la CFDT, qui dépassent à elles deux les 30%, peuvent maintenant le faire.

Vient ensuite l’UNSA (qui fait suite à l’ancien syndicat FMC, Fédération de la maîtrise et des cadres) qui a subi une forte poussée électorale, de plus de 3 points (+3,4%), avec aujourd’hui 21,46% des voix. Elle reste néanmoins plutôt un syndicat de techniciens et d’encadrement même si elle tente de s’implanter dans toutes les catégories.

Sud-Rail avec 17,38% fait un score similaire à la dernière consultation(-0,29%) et voit donc sa progression de ces 10 dernières années stoppée. A noter que dans le personnel d’éxécution, ils font 23,79%. C’est le front renversé de l’UNSA en matière de représentation par couches sociales.

Puis vient la CFDT avec 13,76% qui gagne 2,2%. il est à noter que cette poussée n’est pas due à un développement de la CFDT mais est due à deux apports nouveaux :

  • d’anciens responsables de FO Cheminots qui ont rallié la CFDT car disait-ils, les trotskistes lambertistes du POI ont une emprise totale sur le syndicat cheminot
  • mais également l’entrée dans la CFDT des anciens autonomes des conducteurs FGAAC.

En fait, l’accroissement est donc du à ces apports et non pas à son développement.

FO Cheminots n’est plus représentatif (il faut 10% pour être représentatif) au niveau national avec 8,5% des voix malgré le renfort de militants chrétiens dissidents de la CFTC ( quand on vous dit que tout est possible à la SNCF !).

La CFTC et la CGC n’existe pratiquement plus (moins de 1,5% des voix ensemble). Le score de ces deux dernières organisations posent de plus en plus le problème du privilège exhorbitant qu’elles ont en tant que syndicat dit représentatif dans les différentes institutions paritaires alors que l’UNSA et Solidaires en sont exclus Même si ces organisations ont certains bastions ici et là, la remise à plat des syndicats dits représentatifs apparaît indispensable.
Ces résultats corroborent l’analyse faite lors du mouvement des retraites. Nous avions vu un recul de la mobilisation des fonctionnaires et des régimes spéciaux (nous voyons là un recul à la SNCF de 2,22% des syndicats radicaux CGT et Sud Rail) alors que l’on a vu un développement important de la mobilisation du secteur privé principalement des couches populaires (ouvriers, employés).