Une année 2022 complexe et riche Rapport moral présenté à l’Assemblée générale

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La fin de l’année 2022 et les cinq premiers mois de 2023 ont été très riches en événements politiques et sociaux, tant sur le plan français que sur le plan international. ReSPUBLICA a tenté et a, à mon sens, en partie réussi à rendre compte de la complexité de la situation et à éclairer les lecteurs sur ses conséquences. Notre engagement pour la République sociale, loin d’être une limite pour l’analyse du présent, s’est révélé au contraire un outil efficace pour comprendre un monde qui change d’époque sous nos yeux. Cette accélération soudaine des contradictions entraîne un désarroi politique global. Le besoin de comprendre et d’analyser la situation concrète pour établir un minimum de stratégie, voire une tactique pour un changement de société, devient une urgence.

Prenons deux exemples révélateurs pour illustrer ce phénomène :

  • Sur le plan international, le retour de la guerre en Europe est certainement l’événement qui illustre le mieux cette accélération de l’histoire. Vue de France, la guerre en Ukraine apparaît un peu comme un événement extérieur, sans conséquence réelle sur le quotidien. L’analyse politique sur ce déchaînement de violence européenne est très faible, en particulier à gauche. Depuis 15 mois, notre journal en ligne a tenté de combler ce vide et a produit une dizaine d’articles de fond, en refusant tout alignement, alors même que la plupart des médias français confondent propagande et information.
  • Sur le plan français, la réélection par défaut d’Emmanuel Macron a marqué une nouvelle étape de la crise politique latente que nous vivons depuis le début de ce siècle, marquée par trois duels présidentiels (sur cinq) avec Le Pen père puis Le Pen fille. Ce bégaiement de la vie politique française est lourd de menaces. L’inertie et le blocage institutionnel de la Ve République sont démontrés et apparaissent au grand jour avec la crise sociale liée à la « réforme » des retraites et le passage à 64 ans de l’âge légal pour bénéficier de sa pension. L’accélération de la lutte de classe n’implique pas, loin de là, une évolution positive des directions politiques de gauche opposées au macronisme. Une sorte de « routine » domine, qui n’ouvre pas sur des perspectives de changement. Après une mobilisation historique, mais sans victoire, le mouvement social se retrouve sans perspective claire. Le ressentiment anti-gouvernemental domine, mais l’absence d’alternative au pouvoir de « l’extrême centre » macroniste peut conduire au pire, c’est-à-dire dans une ambiance de ressentiment à la prise de pouvoir à terme d’une droite radicale assumant sans faiblesse la guerre de classe totale contre les salariés et les couches sociales intermédiaires. Dans ce contexte ReSPUBLICA a cherché, et à mon sens, a également réussi à dégager des pistes d’analyses et de perspectives, tant sur le mouvement social et syndical que sur les carences des partis politiques de la NUPES, naviguant à vue et sans stratégie ou tactique digne de ce nom. Notre attitude critique, mais positive est reconnue aujourd’hui dans le paysage de la « gauche de gauche ».

Cette continuité dans le travail et dans l’action a permis à ReSPUBLICA d’être progressivement reconnu comme un journal d’opinion sérieux et rigoureux.

Ces deux exemples montrent que notre journal en ligne a été cette année à la hauteur de ses ambitions, c’est-à-dire d’informer et d’agir pour la République sociale. Par un travail constant et rigoureux, notre rédaction composée de huit membres et de deux collaborateurs réguliers, semaine après semaine, a élevé la qualité éditoriale et rédactionnelle de notre support d’information. Cette continuité dans le travail et dans l’action a permis à ReSPUBLICA d’être progressivement reconnu comme un journal d’opinion sérieux et rigoureux.

C’est une œuvre de longue haleine, mais près de trois ans depuis la refonte complète du site, nous commençons à toucher les premiers dividendes de notre besogne. Ce constat est positif. Cela dit, en tant que président de l’association propriétaire de notre journal, je ne suis pas là pour décrire une situation idyllique, mais pour vous rendre compte de la réalité objective de notre groupement. Si nous constatons de grands progrès dans la qualité de notre support, nous faisons face à deux problèmes importants que je dois absolument « mettre sur la table » pour que ceux-ci soient résolus rapidement.

Premier problème, nous constatons une faiblesse financière de notre journal. Si, grâce en particulier à la tenue rigoureuse des comptes de notre trésorière Monique Vezinet, notre bilan est à l’équilibre et le financement du journal est assuré pour quelques mois encore, nous manquons de moyens financiers. La dernière campagne de souscription a été un peu décevante. Aussi, nous ne disposons pas de réserves financières pour franchir un nouveau cap dans la diffusion de notre presse numérique. Au moment même où nous commençons à exister et à être reconnus, nous manquons en quelque sorte de munitions pour la nouvelle offensive d’élargissement de notre audience et le rayonnement de notre journal.

Second problème à résoudre, l’élargissement de notre équipe et de notre comité de rédaction. Pour parler clair, Monique qui s’est tant impliquée dans ReSPUBLICA notamment dans la rénovation du site, a demandé depuis plusieurs mois à être déchargée en partie des tâches comptables,
administratives et techniques. Or, hormis sur le plan de la comptabilité pour lequel notre camarade Rachel s’est portée volontaire pour reprendre le poste de trésorière, nous n’avons pas pour le moment réussi à remplacer Monique pour les autres missions. Bien sûr, nous la remercions de continuer tout de même, semaine après semaine, et de ne pas nous mettre le « couteau sous la gorge » … mais ce n’est pas une solution pérenne.

Par ailleurs et plus généralement, il est indispensable d’intégrer au comité de rédaction des camarades des nouvelles générations, les « vieux » comme moi devant à terme passer le relais aux jeunes pour assurer l’avenir du combat laïque et social. Pour le moment, nous sommes dans l’impasse. Je le dis clairement : si nous ne trouvons pas de solutions rapidement, c’est-à-dire avant la rentrée de septembre, nous serons contraints de prendre des décisions douloureuses, en particulier concernant le maintien de notre périodicité hebdomadaire. Ce serait très dommage et paradoxal, au moment même où nous progressons dans notre diffusion et notre notoriété. Il nous faut absolument résoudre ce problème d’élargissement de l’équipe dans les semaines à venir.

Voilà en quelques mots l’état de notre association au milieu de l’année 2023. La refonte du journal a engendré une attente positive de notre lectorat. L’amélioration de sa qualité amène des « amis politiques » à nous faire des propositions de partenariat qui accroîtraient notre notoriété. C’est donc le moment de trouver les moyens militants pour « être à la hauteur » de nos ambitions politiques dans cette période de « zone des tempêtes » que nous commençons à peine à traverser.