Souscription 2022 : pour être acteur de la bataille de l’information

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© Unsplash - Markus Spiske

La semaine dernière, nous avons lancé un appel à votre contribution financière pour non seulement faire vivre notre média en ligne, mais aussi le développer dans l’avenir. Un grand merci à tous ceux qui ont été les premiers à y répondre ! Sans vos contributions, nous ne pourrons pas poursuivre notre activité éditoriale.

Est-ce que nous servons vraiment à quelque chose à l’ère d’une diffusion d’informations en continu sur des supports multiples ?

Mais pourquoi donc nous soutenir, soutenir l’information républicaine laïque et sociale, indépendante, et libre des influences de l’oligarchie capitaliste ? Cette interrogation s’impose et est fort légitime à l’heure de cette campagne de souscription. Bref, posons la question abruptement : est-ce que nous servons vraiment à quelque chose à l’ère d’une diffusion d’informations en continu sur des supports multiples ?

Le règne de l’ordre numérique

En 2022, l’ordre numérique règne, et pour longtemps ! Il n’est plus à démontrer que les médias français, dans leur ensemble, sont détenus par quelques milliardaires et également par l’État. Les journaux imprimés ne sont plus qu’un vestige et les chaînes d’information n’intéressent plus que les générations les plus anciennes. Le cœur de la bataille se concentre sur l’information en ligne, donc sur le Web. Mais à l’époque de l’Internet 2.0, certains peuvent penser que cela est d’une importance finalement toute relative, l’information circulant librement sur la Toile… et rien n’y personne ne peut arrêter ce flot « libertaire » continu.

En fait, et de manière contre-intuitive, c’est totalement faux. Jamais dans l’histoire, la production d’informations générales (politique, économique, financière, militaire…) n’a été aussi concentrée en France comme dans le reste du monde. Car les réseaux sociaux ne « produisent » pas d’informations. En revanche, ils diffusent massivement des rumeurs fantasmagoriques du type QAnon ou dans un délire similaire la dictature supposée des « hommes reptiles ». Dans le meilleur des cas, les réseaux sociaux relaient simplement l’information, la commentent, l’individualisent sous le principe cardinal du « j’aime-j’aime pas ! ». Ce sont de formidables caisses de résonance, des moyens de mobilisation, des supports d’influence et « d’influenceurs », mais jamais des producteurs d’information. Cet état de fait est lié à l’évolution de l’Internet et à la guerre idéologique qui s’y est déroulée depuis un quart de siècle.

L’espoir de l’Internet 1.0

Car les choses auraient pu peut-être tourner autrement. L’Internet 1.0 fut et reste un extraordinaire moyen de documentation et de dialogue. Il avait potentiellement, au milieu des années 1990 et jusqu’à la fin des années 2000, tous les moyens technologiques pour devenir un espace de liberté permettant la circulation d’une information enfin libérée des contraintes idéologiques du capitalisme. C’était l’espoir d’Assange… mais Assange est depuis longtemps en exil dans une ambassade ou en prison !

Il y a six mois dans ReSPUBLICA, sous la plume de Philippe Duffau, nous écrivions à ce propos :

Julian Assange part du constat d’une asymétrie d’information entre les pouvoirs publics et les citoyens qui donne l’ascendant aux États qui maîtrisent une grande partie des communications, limitant la capacité des citoyens de forger une opinion en connaissance de cause. En effet, la culture du secret des agences gouvernementales limite fortement l’accès aux informations indispensables pour se construire un avis libre de déterminismes. Ainsi, il estime que les innovations techniques offertes par Internet et les réseaux sociaux — qui n’ont pas que des inconvénients — offrent l’opportunité d’inverser l’asymétrie observée et de rétablir un équilibre entre les États, les médias dominants du mainstream ou de la pensée unique et les citoyens.(1)https://www.gaucherepublicaine.org/respublica-combats/respublica-pour-la-democratie/julian-assange-menace-de-175-ans-demprisonnement/7431245?amp=

Tout était dit. Mais le problème est qu’à court terme, voire même à moyen terme, Assange est certes un martyr, mais sa vision s’est révélée une utopie. Les tenants de l’idéologie dominante sont en guerre et ont voulu, en parfaite conscience, en faire un exemple et ainsi proclamer haut et fort : « voilà ce qui arrive et arrivera demain lorsqu’un journaliste dépasse la ligne rouge !… à bon entendeur, salut ».

Donc, l’oligarchie monopolistique contrôle la « tête » de l’information. Les réseaux sociaux sont certes une formidable agence documentaire, mais ne peuvent pas révéler l’information.

Des logiciels racines privilégiant haine et violence

Les réseaux sociaux sont écoutés, d’ailleurs des dizaines de milliers de fonctionnaires à travers le monde sont affectés à cette tâche. Rien qu’aux USA, la communauté du renseignement est forte de plus d’un million d’employés. Les réseaux sociaux sont manipulés, les lanceurs d’alerte ont prouvé que des « logiciels racines » privilégiaient systématiquement les interventions polémiques, violentes, racistes, haineuses. Le but étant de toujours privilégier le conflit et la haine de tous contre tous. D’ailleurs, les utilisateurs des réseaux sociaux, sortes de « particules élémentaires » à la Michel Houellebecq, payent leur participation par une aliénation personnelle terrible, impliquant parfois même une dégradation de leur fonction cognitive.

Les réseaux sociaux forment un corps passif, mais ne dominent pas l’influence idéologique de la diffusion des « infos » et des commentaires à propos de celles-ci. Car l’individualisation des réseaux sociaux est un impératif structurel, et cela dès leur création, totalement contrôlés par les Gafam depuis leur conception. Elles transforment l’internaute « rédacteur social » en robot vivant, isolé et réduit à son monologue. Il est dépourvu de tout pouvoir de nuisance pour l’ordre capitaliste établi, et même il y contribue à son maintien en diffusant par un travail gratuit l’idéologie dominante.

Ainsi, seuls restent les sites ou les journaux d’infos institutionnels ou simplement « crédibles » qui peuvent participer à la bataille pour l’hégémonie culturelle de l’information. Et cela pour toutes « news »… y compris les scandales !

Or ReSPUBLICA se veut un support de critique idéologique justement ! Le fait d’être un support d’une collectivité politique de réflexion et de diffusion d’information nous préserve (en partie !) de l’isolement individualiste et du syndrome de la « particule élémentaire ».

A l’heure de la crise paroxysmique et de la guerre en Europe, les événements se précipitent et la « production d’information et de commentaires » devient un enjeu central.

Soutenir les espaces critiques alternatifs

Il faut donc tenir compte du réel. Assange imaginait des plates-formes capables de relayer l’information diffuse des citoyens du monde. La répression inter-étatique (Suède, Royaume-Uni, Bolivie après un changement de régime, USA) l’a fait taire… et pour longtemps. Restent comme espace critique alternatif les « journaux en ligne », dont par exemple ReSPUBLICA  Nous avons conscience que ce raisonnement est défensif, mais il a le mérite de nous positionner de manière réaliste dans la lutte concrète et dans le temps présent.

Or le moment historique est terrible : guerre, crise économique, crise de société… cela nous impose une riposte, car il ne faut jamais baisser les bras. Notre journal en ligne doit continuer son œuvre, c’est-à-dire permettre la critique d’un monde qui se meurt, et aider modestement à l’avènement d’un monde qui hésite à naître.

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