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120 ans de laïcité, 120 ans d’émancipation, 120 ans de liberté : de multiples initiatives bienvenues

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Les 120 ans du vote de la loi du 9 décembre 1905, qui fonde en grande partie le principe de laïcité, ont été l’occasion de l’organisation de multiples initiatives. Ce principe n’est plus frontalement combattu et semble représenter un socle majoritaire. Dans le précédent numéro, au travers d’un billet d’humeur, nous avons tenu à dénoncer certaines initiatives qui jetaient la confusion sur la notion de laïcité, au point de la transformer en simple œcuménisme qu’elle n’est pas.

 

Dans ce numéro, nous tenons à mettre en avant les nombreux débats et réunions publiques qui renforcent la laïcité. Nous n’oublions pas que ce principe ne peut qu’être nourri par le combat pour plus de justice sociale. La République ignorante de l’égalité réelle ne peut être pleinement laïque. Les 80 ans de l’instauration de la Sécurité sociale représentent la volonté de réaliser la promesse d’égalité. La Sécu est malmenée tout comme la laïcité.

Notre camarade et ami Bernard Teper, ainsi que le président de la Fédération nationale des DDEN, ont participé à de multiples actions :

  • A l’invitation de la CGT et de la FSU, ce fut une conférence sur « Laïcité : plus de liberté pour tous » à la bourse du travail de Roanne, 2 rue Molière, le vendredi 28 novembre à 19h.
  • A l’invitation du MS21, de l’Elan populaire et de Laïcité 18, ce fut un ciné-débat avec le film intitulé Louise Violet à Vierzon le vendredi soir 5 décembre, date des 80 ans du vote de la loi de 1905 au Sénat(1)Louise Violet, distribution, résumé, histoire vraie, tournage du film | Marie-Céline..
  • Toujours à Vierzon, le lendemain 6 décembre 2025, avec les mêmes organisations + l’Amicale laïque Bouchardaise(2)Un lotissement « chrétien » à L’Île-Bouchard. Avant cent autres ? – Débats laïques., Bernard Teper est intervenu dans deux tables rondes : d’abord sur « Laïcité, Nation et Démocratie » à 14h, puis à 16h sur « les communautarismes contre la République ». Ce fut l’occasion de présenter ces deux sujets en définissant la laïcité (autour de quatre items), la nation (autour de trois items), la démocratie (autour de six items), la République sociale (autour de dix items), en montrant comment le recul de la laïcité, de la démocratie et de la République sociale impactait la nation et comment cela développait le communautarisme et le National Capitalisme autoritaire.
  • A Angoulême, il y eut 3 initiatives du Collectif laïque Charente, le 9 décembre 2025, 120 ans de la promulgation de la loi de 1905, avec la participation d’Eddy Khaldi, président des DDEN et Bernard Teper du Réseau Éducation Populaire.
  • Il a été procédé à la plantation d’un arbre de la laïcité le matin dans la cour de l’école primaire de Bouëx (village du Grand Angoulême en Charente). Après les discours d’usage du député, de la représentante du maire et du président du Collectif, tous les élèves ont récité « la Rose et le Réséda » d’Aragon et « Laïcité, j’écris ton nom » d’Eluard. Chaque élève a lu l’un après l’autre quelques lignes des deux poèmes, dans une présentation extrêmement bien calibrée. Puis les élèves ont planté l’arbre (avec l’aide d’un ouvrier des parcs et jardins de la ville d’Angoulême).
  • Fut organisée la finale du Concours d’éloquence sur la laïcité avec les six élèves finalistes de quatre lycées d’Angoulême le vendredi après-midi avec participation d’Eddy Khaldi et Bernard Teper dans le jury présidé par le préfet de la Charente.
  • Enfin, il y eut une conférence à deux voix d’Eddy Khaldi et de Bernard Teper, vendredi soir, sur le thème « La laïcité et son école publique » dans l’auditorium de l’IFSI.

Illzach, Haut-Rhin, avec Philippe Duffau

Ce 9 décembre, la municipalité d’Illzach, au complet, suite à la proposition de Philippe Duffau, a inauguré une plaque Ferdinand Buisson à l’occasion des 120 ans de la loi de « Séparation des églises et de l’État ». Obligeamment, le maire, Jean-Luc Schildknecht, a donné la parole à Philippe Duffau, qui a apporté quelques éclairages sur le concept de laïcité.

La laïcité n’est pas une opinion partisane qui appartiendrait à un mouvement ou un parti, quel qu’il soit. C’est un principe universel d’organisation de la société qui prend en compte le fait que la société est composée d’individus aux options spirituelles diverses : athéisme, agnosticisme, indifférence aux religions quelles que soient les croyances. Elle permet aux individus très divers de vivre ensemble, non pas les uns à côté des autres en s’ignorant, en s’enfermant dans des communautés particulières, mais à travailler ensemble, partager des activités, fréquenter les mêmes lieux.

Cela a été l’occasion de rappeler que la République assure la liberté de conscience et garantit la liberté de culte dans le respect de l’ordre public. L’égalité de traitement entre toutes les convictions justifie que la République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte. La liberté de conscience, pour être effective, doit pouvoir s’exprimer sans crainte d’être menacée, voire assassinée, comme lors des attentats islamistes dont ont été victimes Samuel Paty, Dominique Bernard ou encore les journalistes de Charlie Hebdo. Philippe Duffau a félicité la Ville d’Illzach pour cette initiative courageuse et républicaine au sens non partisan du terme, car la République, la Patrie, la Nation n’appartiennent pas à un parti quel qu’il soit, mais au peuple souverain « qui ne peut se définir ni par la caste, ni par l’argent ni par la religion » (NDLR).

Avec Monique Vézinet et l’UFAL 92 (Union des Familles Laïques du 92), membre de l’Association des Amis de ReSPUBLICA :

Elle a participé aux initiatives de l’UFAL autour des 120 ans de la loi de 1905. A Issy-les-Moulineaux, il y eut un partenariat avec la municipalité pour un cycle 2025-2026 « Citoyenneté et laïcité » :

  • ciné-débat autour du film La Séparation de F. Hans (2005), outil précieux pour la compréhension de l’histoire de la laïcité en France ;
  • ciné-débat autour du film Le 4e mur de D. Oelhoffen, sur les conflits identitaires au Liban en 1982 ;
  • déambulations au Père-Lachaise et à Paris autour des grandes figures de la laïcité (avec S. Solustri, CO du GODF) ;
  • séminaire « Comment penser ensemble la laïcité » avec Catherine Kintzler pour les personnels municipaux ;
  • conférence sur le thème « Féminisme et laïcité » en rapport avec un féminisme universaliste ;
  • Au Patronage laïque Jules Vallès (75015) : ciné-débat autour du film « La Séparation » ;
  • atelier « L’affirmation des croyances religieuses a-t-elle des limites ? ».

Toutes ces initiatives ont permis de resituer le principe de laïcité sur des bases claires, afin de sortir des ornières de faux amis qui entretiennent une confusion avec les ajouts des termes « accommodements », « concordataire », « coopération », « ouverte » ou « fermée », ou encore avec les dérives extrêmes de la pensée « woke » qui rejettent la raison universelle, l’universalité des « humanités », troquent « classes sociales » pour « groupes identitaires ».

Ce sont autant d’appuis pour poursuivre le combat social et le combat laïque sur la base d’un universalisme concret qui pourfend les véritables discriminations.

Notes de bas de page