Ce que nous avons appris et compris dans la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle

Le lien jaurésien entre socialisme et République

Chez l’historien Jean-Numa Ducange, nous lisons que « la synthèse de Jaurès entre socialisme et République est l’ADN de la gauche », mais aussi que la République vit des affrontements entre plusieurs tendances. Nous partageons cette analyse. La tendance qui, de Jules Guesde à certains courants néo-trotskistes et anarcho-syndicalistes, consiste à considérer la République comme une entité homogène, la « République bourgeoise ».  Tous les concepts « républicain », « citoyenneté », « égalité », « laïcité » ne seraient que détournement de la révolution. Une autre tendance que nous qualifierons de conception bourgeoise de la « République », celle qui a détourné les institutions révolutionnaires de la République pour mener la lutte des classes contre la classe populaire ouvrière et employée. Comme lui, nous préférons la tendance jaurésienne d’articulation populaire de la République sociale soutenant la lutte des classes contre l’oligarchie capitaliste bourgeoise. La tendance « République sociale » reprenant force et vigueur avec le Front populaire et la grève générale et dans la Résistance.
Comme Jean-Numa Ducange, nous prônons le retour à l’histoire et critiquons la partie de la gauche actuelle qui peine à condamner les extrémismes religieux de toutes natures et rappelons que Marx a développé son analyse fulgurante à partir d’une critique radicale de la religion et que Jaurès fut un artisan de la loi de séparation des églises et de l’État. Malheureusement, le mouvement laïque français est en train de vivre une forte anomie l’empêchant de bénéficier de cet apport, qui seul, rappelons-le, permet le rassemblement de classe. On comprend alors pourquoi cela fait le jeu des thuriféraires du néolibéralisme et de l’ordolibéralisme.

Rappelons que dans le même état d’esprit que nous vivons un retour de la nation dans la séquence géopolitique actuelle, nous pourrions avec Jean Jaurès, « à celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien » à condition de lutter contre le nationalisme aurait rajouté Ferdinand Buisson !

Le cancer des politiques identitaires au sein de la gauche

De nombreux textes ont été écrits sur la triste affaire du burkini relancée par la majorité gauche identitaire de la ville de Grenoble. Voici le meilleur texte que nous avons trouvé : « Burkini : Du bon usage du référé laïcité par le Conseil d’État ».

D’une façon générale, la gauche identitaire (Alliance citoyenne, Eric Piolle et tous les autres de différentes organisations politiques et syndicales), ne fait que diviser momentanément la gauche en développement des « concepts » compatibles avec les fabriques des modes néolibérales et ordolibérales. Frédéric Pierru faisait remarquer que Boltanski, dans Les Cadres (1982), alors qu’il était encore le principal collaborateur de Bourdieu, parlait, à la suite de Marx, de « collectif nominal non réalisé », c’est-à-dire d’un « groupe » sans existence sociale et qui n’en aura jamais. Car pour passer d’un groupe en soi (ayant sur le papier un lien objectif) à un groupe pour soi (développant une action subjective concrète), il y a une série de conditions nécessaires.

Le problème avec la prolifération actuelle de collectifs nominaux non réalisés (dont l’archétype est « les jeunes ») est que ces pseudo-groupes n’en seront jamais au sens où les porte-paroles l’entendent. Du point de vue sociologique, « les hommes », ça n’existe pas, pas plus que « les Noirs » (où ranger les métis ?). Et ça n’existera jamais pour une raison simple : entre un homme versaillais et un petit restaurateur de l’Aber Wrach’ il n’y a aucun point commun, hormis une paire de chromosomes et une fonction d’encadrement social. Leurs conditions d’existence, leurs visions du monde et des rapports sociaux, leurs intérêts matériels et symboliques, n’ont strictement rien à voir.

Mais avec le primat de l’identité, même classé par les médias dominants comme « gauche radicale », on passe facilement de la catégorie à l’essence, voire à la racialisation, en attachant de façon mécanique des comportements à ces particularités génétiques.

Mais avec le primat de l’identité, même classé par les médias dominants comme « gauche radicale », on passe facilement de la catégorie à l’essence, voire à la racialisation, en attachant de façon mécanique des comportements à ces particularités génétiques (chromosomes sexuels, couleur de la peau). De tels raisonnements participent de ce que le sociologue Sébastien Lemerle dans son livre Biologisation du social – Discours et pratiques, coécrit avec  Carole Reynaud-Paligot, appelle la biologisation – donc la naturalisation – du social, donc la négation de la spécificité de l’être humain : sa compétence symbolique et, partant, politique.

« La biologisation et la naturalisation du social sont des réflexes conservateurs sinon réactionnaires. La République et la sociologie ont partie liée, objectivement et historiquement, parce qu’elles s’opposent à cette vision essentialisante de l’être humain qui le fixe dans une identité soi-disant biologique. »

Ce qu’avait très bien vu Aristote (le primat du Logos chez le Zoon Politikon) il y a bien longtemps !

Quelle régression ! Vous êtes un homme blanc ? Vous ne pouvez qu’être un beauf raciste et violeur. Un homme noir ? Forcément une victime. C’est la définition du racisme et du sexisme qui se renouvelle donc paradoxalement avec le néoféminisme bourgeois et l’antiracisme bourgeois qui se développent malheureusement à gauche!

Dans Le grand récit, Johann Chapoutot voit se multiplier de multiples porte-paroles autoproclamés (issus la plupart du temps de la bourgeoisie intellectuelle en déclassement), des « isthmes », des petites religions séculières avec leur petite cosmogonie portative où s’affrontent des Bons et des Méchants : des Essences qui s’affronteraient de tous temps. Ces idéologies manichéennes n’ont comme conséquence que de diviser le corps social par d’autres agonistiques que la lutte des classes, cette dernière étant la seule compatible avec le progrès, l’unité des prolétaires, pour une gauche de gauche.

Que veut dire « faire appel à la société civile pour moderniser la vie politique » ou « lutter pour la diversité » dans le langage identitaire ? Le génie des formules de détournement linguistique du réel de la bourgeoisie oligarchique et de ses alliés (y compris de gauche !) demande un décryptage ! Le développement de l’abstention est dû à une sorte d’indifférence ou de rejet des élections politiques, généré par une transformation de l’État-nation capitaliste à prétention universaliste (sur le plan idéologique et culturel s’entend) à un État-réseau encore plus capitaliste transformant toutes les activités humaines au service du capital y compris celles que les anciennes luttes sociales avaient construites en autonomie (le fameux-déjà-là de la « double besogne » vers une future formation sociale post-capitaliste comme la Sécurité sociale des années 1945-46).

Cette mutation séquentielle s’effectuant par une « désadministration » des choses remplacée par une sur-bureaucratisation publique téléguidée par des bureaux de conseils privés liés au réseau oligarchique bourgeois pour supprimer la césure entre le privé du public par une submersion du privé sur le public. Et tout cela s’accompagne d’un détournement du social par le sociétal, détournement qui est accepté, y compris dans sa forme radicale par l’oligarchie bourgeoise capitaliste, via les nominations dans l’appareil d’État (universités comprises) et ses financements. Dans sa propagande la bourgeoisie oligarchique résume ce que l’on vient d’analyser en disant « faire appel à la société civile pour moderniser la vie politique ». Bien sûr que cela passe par des opérations de recyclage de tous les secteurs de la société civile.

Dans le langage du combat identitaire « lutter pour la diversité » revient à masquer (« rendre invisible ») la classe populaire ouvrière et employée tout en mettant en pleine lumière (« rendre visible ») les identités non classistes.

Dans le langage du combat identitaire « lutter pour la diversité » revient à masquer (« rendre invisible ») la classe populaire ouvrière et employée tout en mettant en pleine lumière (« rendre visible ») les identités non classistes (femmes, lgbtqi+, blancs, juifs, musulmans, noires, arabes, immigrés, jaunes, verts, vivants humains, animalistes, végétalistes, etc.). Les identitaristes les plus filandreux sont ceux qui commencent par dire qu’ils tiennent compte de toutes les contradictions (classe, sexe, genre, « race », vivants animalistes voire végétalistes, etc.) comme les « intersectionnels » pour de fait organiser le primat des luttes identitaires (sexe, genre, « race », etc.) en lieu et place du primat de lutte des classes. Car dire que l’on tient compte de toutes les contradictions ou dominations est utile mais ne suffit pas car la transformation sociale et politique demande qu’à l’intérieur de toutes ces contradictions, nier le primat de la lutte des classes, c’est perpétuer le système capitaliste lui-même encore plus longtemps.

On se rappellera la vieille pétition ô combien justifiée selon laquelle « la parité ne résout pas l’injustice faite aux femmes », manifestement elle n’y conduit pas non plus car elle masque la nécessité de l’égalité femmes-hommes, cette dernière ayant besoin du primat de la lutte des classes qui traverse toutes les identités. Idem pour la catégorie « immigrés ». On pourrait aussi critiquer l’utilisation de la « communauté éducative » ou de la « communauté des soignants » pour tenter de masquer les rôles spécifiques de chaque membre de cette « communauté ». Car sans nier la nécessité d’un travail collectif dans une école, dans un service de santé, masquer la lutte des classes dans les métiers revient à naturaliser le fordisme et le taylorisme empêche la subversion nécessaire dans tous les métiers par introduction de la démocratie au sein des collectifs de travail.

La dictature de l’identité progresse en France

Nous connaissions l’amour des identités, à droite et à l’extrême droite. Des livres entiers ont été écrits. Nous avons maintenant un extrême centre macroniste qui identifie et éloigne des archives de la défense les ressortissants russes !

Car nous avons depuis les années 1980 une montée exponentielle du cancer de la gauche identitaire. Les partisans de la gauche identitaire sont des partisans de la guerre civile. Ces partisans de la guerre civile ciblent un seul bourreau, l’homme blanc cisgenre. C’est un violeur potentiel et un raciste qui s’ignore qui est déclaré coupable dès qu’une plainte est formulée par une personne qui n’est pas un homme blanc cisgenre. Nul besoin d’argument et de preuve, pour condamner un homme blanc cisgenre par quelqu’un qui ne l’est pas. C’est un racialisme raciste et sexiste inversé. Ces partisans de la guerre civile mènent des campagnes anonymes en meute sur les réseaux sociaux. Ils sont hostiles à toute forme de justice s’appuyant sur des preuves et des arguments. Ils tolèrent les universalistes abstraits (inoffensifs car pratiquant un discours dont le fondement est une sociodicée et qui condamnent les conséquences des causes qu’ils chérissent) mais haïssent les universalistes concrets (ceux qui essayent de remonter aux causes des phénomènes, voir la maxime 267 de La Rochefoucauld). Ces partisans de la guerre civile divisent le peuple au lieu de la rassembler car leur primat est la guerre des « races » et des genres alors que seul le primat de la lutte des classes peut rassembler. C’est une loi de l’histoire.

D’autant que la gauche de gauche n’a pas attendu les intersectionnalistes des années 1980 et plus pour pratiquer un discours qui lie les diverses dominations au primat de la lutte de classes. La gauche de gauche antiraciste, anticolonialiste et féministe existait déjà au 18e siècle et au 19e siècle. On peut alors comprendre pourquoi cette gauche identitaire est choyée par l’oligarchie capitaliste par les financements, les nominations à l’université comme sur les chaînes d’infos continue et d’une façon générale sur les médias dominants. On peut aussi comprendre pourquoi les organisations syndicales et politiques de gauche infestées par le cancer de la gauche identitaire sont inoffensives face à l’oligarchie du capital.

On pourrait aussi critiquer le passage régressif du marxisme à la doctrine sociale des églises en supprimant le primat de la lutte des exploités contre les exploiteurs (lutte des classes) pour le remplacer par la lutte des pauvres contre les riches (doctrine sociale des églises). La première doctrine situant le conflit central dans la sphère de la production, la deuxième masque le conflit central dans les rapports de production. Rappelons qu’une formation sociale capitaliste (ensemble de plusieurs modes de production dont le mode de production capitaliste est dominant) relève d’une interaction entre un système de forces productives encastré dans des rapports de production capitalistes. Taxer les riches pour le distribuer aux pauvres revient à ne pas modifier le système des rapports de production et donc à rester dans le même système. Défendre la taxation dans un moment de hausse du taux de profit dans l’économie réelle est une bonne politique, défendre la taxation dans un moment de faiblesse définitive du taux de profit est une impasse définitive.

Taxer les riches pour le distribuer aux pauvres revient à ne pas modifier le système des rapports de production et donc à rester dans le même système. Défendre la taxation dans un moment de hausse du taux de profit dans l’économie réelle est une bonne politique, défendre la taxation dans un moment de faiblesse définitive du taux de profit est une impasse définitive.

La montée du RN n’est que l’intégration par le système capitaliste d’une contestation ethnocentrée (et donc non classiste) à ce système. Car contester un système n’est pas suffisant pour une République sociale. Il est indispensable que se crée une conscience de classe qui ne peut se développer que par l’éducation populaire refondée liée aux luttes sociales concrètes (comme pour la Révolution anglaise, française, russe, cubaine, chinoise, etc. ! Alors que les députés Nupes sont pour 63 % des cadres (biens placés dans le livre des records devant l’extrême centre, 61% !), on pérore la « diversité réussie » car l’une des députés (sur 147) est femme de chambre ! L’exception ne peut pas devenir une règle !

Nouvelle tentative d’assassinat par l’islam politique, cette fois-ci sur la personne de Salman Rushdie

Un islamiste chiite a tenté de tuer Salman Rushdie. En dehors du noyau dur de la gauche identitaire, la réprobation fut unanime. Mais doit-on s’en contenter. Certes, non ! D’abord, rappeler s’il en était besoin, que nous faisons une différence nette entre les religions et leurs intégrismes voire leurs terrorismes. Cela vaut pour l’islam comme pour toutes les autres religions. Ainsi nous luttons contre les intégrismes religieux et donc contre l’islamisme et non contre l’islam. Car les trémolos moraux, les appels au système éducatif, ou au durcissement juridique, à l’action des médias dominants, aux réseaux sociaux, à l’État, ne sont pas à la hauteur des enjeux. Non parce que la morale, l’école, la loi, les médias n’auraient pas à participer à la lutte contre l’identitarisme en général et l’islamisme en particulier mais parce que la moraline, l’État, l’école, les médias dominants, les réseaux sociaux sont bien loin de combattre efficacement le développement de l’islamisme en particulier et de l’identitarisme en général.

Et ensuite, quelle réforme de l’école, de la loi, de l’État, des médias, des réseaux sociaux et quelle politique pour enfin lutter sérieusement contre l’identitarisme et l’islamisme ? Jusqu’ici, l’État français fait les yeux doux aux pays qui pratiquent le soutien à l’islam politique. On salue les investissements qataris en France alors que le Qatar est le principal soutien avec la Turquie de la Confrérie des Frères musulmans. On reçoit les dirigeants des monarchies pétrolières comme des amis. L’État et les collectivités locales contournent la loi de 1905 par les baux emphytéotiques, par la confusion entre cultuel et culturel, par des financements chaque année grandissants au détriment des prestations sociales, dont une partie finance avec différents montages le communautarisme, l’identitarisme, l’essentialisme, qui dans un deuxième temps permet aux forces terroristes de vivre dans un écosystème communautarisé et séparé. Idem pour les nominations et les financements à l’éducation nationale et à l’université.

Enfin et c’est le principal : que font les pouvoirs publics pour lutter contre la désertification des services publics, la destruction de la sécurité sociale, la destruction de l’école de la république sociale, la ségrégation spatiale, la croissance des phénomènes d’exploitation et de domination, de racisme, de sexisme qui développent dans certains milieux un sentiment antirépublicain ? Et bien sûr, que fait-on pour réinstaurer le lien entre action laïque et action sociale ? Et à gauche que fait-on pour combattre le développement de la gauche identitaire ? Nous le répétons, c’est grâce au primat de la lutte des classes que nous pouvons rassembler la classe populaire ouvrière et employée, les jeunes de moins de 35 ans dans un bloc historique populaire. Va-t-on accepter que des grandes organisations associatives, syndicales et associatives de gauche cultivent les symboles de l’identitarisme (« péril blanc », racisme systémique en France, etc.) ? Nous luttons contre tous les racismes et donc aussi contre le racisme antimusulman mais nous combattons l’utilisation du mot « islamophobie » qui organise la confusion entre le racisme contre des personnes et la libre critique des idées et des religions. Rappelons le propos de Salman Rushdie lui-même : « Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : islamophobie ».

Mais comprendre l’acharnement des djihadistes et la complaisance du néolibéralisme en général et de la gauche identitaire en particulier, il faut en revenir à l’œuvre de Salman Rushdie lui-même : Les Versets sataniques  (The Satanic verses) publié en 1988. Car c’est sur la base de cet ouvrage que le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeiny lance sa fatwa de mort. Dire que c’est un roman qui s’inspire de faits réels, d’une bonne connaissance de la période du début de l’islam mais aussi des rêves d’un des protagonistes de la fiction romanesque. Dans ce roman, les deux tiers des 500 pages du livre parlent d’immigration et c’est sans doute l’un des plus beaux romans sur l’immigration que la littérature a produit. Un autre tiers du roman concerne un prophète Mahmoud. Dans cette partie du chef-d’œuvre sont répétés les versets sataniques (versets 19 à 23 de la sourate 53 du Coran qui parlent de divinités polythéistes préislamiques). En fait, Salman Rushdie fait œuvre d’imagination fictionnelle. Alors qu’au moment de la révélation, Mahmoud va voir l’ange Gabriel qui lui dit qu’il doit vivre en harmonie avec les autres religions polythéistes. Mais Mahmoud s’aperçoit que c’est Satan qui s’était déguisé en ange Gabriel qui lui explique alors qu’il n’y a qu’une seule foi et que tout le monde doit se convertir. Mais Salman Rushdie renouvelle la tradition de l’interprétation personnelle islamique, l’ijtihad. Il imagine ce qui se serait passé si l’ange Gabriel n’était pas revenu lui expliquer l’action de Satan ! L’ijtihad a été remis en cause entre le XIe et le XIIIe siècle, ce qui mit fin à la pensée critique au sein de l’islam. En fait, il s’agit de sa liberté d’imaginer de façon romanesque ce qui se serait passé « si… ». Il convient ici de défendre un grand livre humaniste !

Salman Rushdie renouvelle la tradition de l’interprétation personnelle islamique, l’ijtihad. Il imagine ce qui se serait passé si l’ange Gabriel n’était pas revenu lui expliquer l’action de Satan ! L’ijtihad a été remis en cause entre le XIe et le XIIIe siècle, ce qui mit fin à la pensée critique au sein de l’islam.

Dénoncer l’imposture décoloniale de la gauche identitaire

Il suffit de lire et de relire le livre de Frantz Fanon Peaux noires, masques blancs (1952), dont nous avons donné dans un précédent article de longs extraits. Frantz Fanon qui est enrôlé, asservi par la gauche décoloniale et indigéniste pour le mettre au service de causes qu’il aurait sans doute reniées ! Jugeons-en :

« Pour nous, celui qui adore les nègres est aussi « malade » que celui qui les exècre »… « le noir qui veut blanchir sa race est aussi malheureux que celui qui prêche la haine du blanc »,
« Il demeure toutefois évident que pour nous la véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales », « La découverte d’une civilisation nègre au XVe siècle ne me décerne pas un brevet d’humanité. Qu’on le veuille ou non, le passé ne peut en aucune façon me guider dans l’actualité »,
« Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour les ancêtres domestiqués », « Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc »,

« Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve. Le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc. » 

Couverture du livre "Peau noire, masques blancs" de Frantz Fanon

Difficile de faire plus opposé à la gauche identitaire, décoloniale et indigéniste et à sa posture victimaire éternelle. Voilà où est l’imposture ! Cela ne ressemble-t-il pas à l’imposture de ceux qui se disent les successeurs de Jean Jaurès alors qu’ils sont inféodés au capitalisme ?