Les revendications des Gilets jaunes : un vrai « cahier de doléances » 

Jeudi 29 novembre dernier, jour où une délégation de gilets jaunes devait être reçue par Edouard Philippe et qui tourna finalement au fiasco, les têtes de réseaux des principales pages Facebook faisaient remonter le "cahier de doléances" ci-dessous. Ces revendications, discutables pour certaines, montrent tout de même le profond caractère…

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 9

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. » Antonio Gramsci Ce neuvième numéro de notre série d'article "Dans quelle crise sommes-nous ?" (voir articles n°1, 2, 3, 4, 5 ,6, 7, 8), depuis l'implosion du capitalisme financier lors de la crise dite…

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 8

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

 

Les événements se sont accélérés depuis le dernier article de la série « dans quelle crise sommes-nous ? », daté de juin 2015.

Rappelons que cette série d’articles, au rythme annuel depuis 2009 (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) , considère la crise dite des subprimes-Lehman de 2007-2008 comme le début de la fermeture du pli historique du XVIe siècle. Plus qu’une crise systémique, il s’agit en fait de la fin du capitalisme financier tel qu’il a pu évoluer depuis 500 ans. Un nouveau monde « en réseau » est en création et le combat pour son contrôle exacerbe les contradictions actuelles.

Depuis 8 ans, la crise est devenue globale. D’abord financière et économique, celle-ci s’est propagée progressivement à la sphère politique et culturelle des pays développés. L’évolution de ces bouleversements est de plus en plus mal contrôlée par les monopoles financiers.

Mais la crise, par sa dynamique propre, commence à faire apparaître un nouveau monde, avec de nouvelles formes d’organisation d’extraction de la plus-value qui modifient les rapports sociaux d’exploitation. Les monopoles financiers tentent d’en avoir la maîtrise, ce qui s’avère une entreprise délicate.

L’ordre règne à Athènes

Sur le plan politique, l’Europe apparaît comme le « maillon faible » dans l’espace du milliard de riches (Amérique du nord, Europe, Japon-Corée du sud, Océanie) depuis déjà plusieurs années. Elle subit une crise aux multiples facettes : économique, politique et sécuritaire avec l’afflux des réfugiés des guerres du Moyen-Orient. Par ailleurs, le capitalisme US et son « porte-avion » britannique en Europe menacent de quitter ce navire en perdition. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n°7

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

Voici donc le septième article de notre série « Dans quelle crise sommes-nous ? » (voir les précédents n°s 1, 2, 3, 4, 5, 6) . Le fait même d’en être au numéro 7 prouve que la crise ouverte en 2007-2008 est structurelle et non conjoncturelle comme le pensaient certains.
Depuis le début de cette série d’articles, nous émettons une autre hypothèse bien moins usitée : la crise dite des subprimes-Lehman est, d’après nous, la crise finale du capitalisme financier occidental. Nous assistons en direct à la fermeture du pli historique vieux d’un demi millénaire puisqu’il s’est développé et structuré ainsi depuis le XVIe siècle.
Restent à envisager « l’épaisseur du trait »… et la violence du choc, c’est-à-dire la vitesse de désagrégation du système et ses soubresauts en termes d’années ou décennies. Il semble tout de même que l’ampleur de la faillite financière et bancaire, et des masses monétaires nécessaires pour renflouer ce corps à l’agonie, induit une rapidité de transition vers un nouveau mode de production basé sur une économie en réseau.

(suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? n° 6

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

En cette septième année de crise depuis l’éclatement du système financier en 2007-2008, le paysage commence à prendre forme. Dans les articles précédents (« Dans quelle crise sommes nous ? » n°s 1, 2, 3, 4) nous tentions principalement de comprendre la nature profonde de cette crise, mais aussi d’estimer le moment où adviendrait une réplique violente de l’effondrement de 2007-2008. Si nous avons fait preuve d’une certaine clairvoyance sur la rupture historique, rendant par la même hors de propos les approches monétaristes ou keynésienne, nous avons toutefois péché par court-termisme, envisageant un déblocage paroxysmique assez rapide. Puis, nous avons enfin compris qu’une résolution très provisoire était à l’œuvre pour sauver la finance mondialisée (article n°5). Mais les fondamentaux restent présents. La fermeture du « pli historique » de la Renaissance au 16e siècle engendre un nouveau monde avec une recomposition globale financière et monétaire. La crise du « capitalisme tardif » entraîne la destruction rapide de l’ancien monde et la mise au devant de la scène de formes nouvelles d’exploitation. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? (5)

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître. »
Antonio Gramsci

Depuis « l’été des subprimes », en 2007, la crise a six ans et cette série d’articles en est à son cinquième numéro (voir 1, 2, 3, 4). Depuis que nous avons lancé cette réflexion, de nombreux éléments sont venus progressivement nous donner raison sur nos parti pris fondamentaux.
Oui, il s’agit bien d’une crise générale du « capitalisme tardif », pour reprendre l’expression de l’école de Francfort. Depuis une vingtaine d’année, notre courant républicain appelle cette phase « turbo-capitalisme » afin de mettre l’accent sur le caractère de monopolisme intégré, global et essentiellement financier de cette étape ultime du capitalisme. (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? (4)

Voir les trois précédentes contributions sur la crise de Philippe Hervé, publiées depuis 2009.

« La crise c’est quand le vieux se meurt
et que le jeune hésite à naître
», Antonio Gramsci

Un anniversaire qui fait événement : la crise globale du « turbo capitalisme » a débuté il y a cinq ans déjà. Le fait est que la crise des « subprimes » de l’été 2007 n’était effectivement pas la énième crise d’adaptation du capitalisme financier mais, au contraire, comme nous l’annoncions à l’époque les prémisses d’un « grand basculement » définitif de tout un mode de production. Il s’agit en fait de la limite extrême du capitalisme financier que nous nommions « turbo-capitalisme ».

Force est de constater que notre hypothèse de 2008-2009 de la formation d’un « pli historique », comparable en importance à celui du XVIe siècle, commence à devenir un concept opératoire pour analyser et comprendre notre quotidien (voir Dans quelle crise sommes nous ? N°1). Cette prise de position théorique explique notre opposition à l’analogie courante entre le « grand basculement de 2007 » et la crise d’adaptation de 1929. Elle a pour corollaire notre certitude dans l’inefficacité implacable des politiques keynésiennes pour sortir de l’ornière, mais aussi des politiques déflationnistes mises en place par la gouvernance européenne aux ordres des banques.

Masquer la baisse globale des taux de profits

Comparaison n’est pas raison… mais tout de même ! A l’instar du  XVIe siècle, la formation d’un pli historique débute toujours par une crise comptable. En quelque sorte, on ne sait plus compter à l’instar de l’empire de Charles Quint et de Philippe II ne comprenant pas l’hyper inflation due à l’introduction de l’or et surtout de l’argent du nouveau monde. Les intellectuels critiques ont toujours eu beaucoup de difficultés à aborder le sujet comptable et en particulier sur les comptabilités des firmes multinationales, sans parler des comptes publics des États. Il faut dire que tout a été fait, particulièrement ce dernier quart de siècle, pour rendre totalement opaques ces bilans financiers. Dans ce dispositif, les « paradis fiscaux » jouent un rôle central pour, selon notre hypothèse à l’inverse de celle communément admise, masquer la baisse globale des taux de profits et créer l’illusion d’un taux de rentabilité fictif autour de 15% de ces sortes de grands « Combinats » financiers par un système de facturation fictive. C’est l’éclatement de cette gigantesque bulle à laquelle nous assistons depuis cinq ans.

Toutefois, avant de revenir sur ce point et en particulier sur l’évaporation du « Capital Fantôme » dans l’année qui vient, revenons sur nos « prédictions » de juin 2011 (voir Dans quelle crise sommes nous ? N°3).

L’année dernière, nous écrivions : « Pour juin 2011- juin 2012, les maîtres mots seront : crise monétaire globale, dislocation politique et tentative de survie à tout prix du monopolisme. » Par ailleurs, nous estimions que dans le conflit Euros/Dollars, la devise américaine avait un avantage stratégique et l’Euro, que nous avions qualifié de « monnaie fantaisie », risquait de perdre la partie.

L’hégémonie monétaire mondiale du dollar

Effectivement, nous avions raison contre la plupart des conjoncturistes qui jugeaient l’endettement américain insupportable, mais en négligeant comme d’habitude le fondement politique du « roi dollar », c’est-à-dire l’hégémonie monétaire mondiale dont il bénéficie. Tant que les cours des principales ressources naturelles et industrielles seront fixés dans cette devise, il en sera ainsi. Pour modifier cet état de fait, il faudrait un rapport de forces économique mais aussi politique et militaire que l’Europe en pleine récession est bien incapable d’assurer. Reste la monnaie chinoise, mais son heure n’est pas encore venue. Visiblement, la direction du parti communiste chinois préfère attendre assez logiquement le bon moment et intervenir après le choc financier majeur qui nous attend … plutôt qu’avant. Elle se contente pour l’instant de renforcer ses réserves en or pendant que son cours reste raisonnable du fait des manipulations qu’il subit pour entretenir en miroir l’illusion d’une valeur réelle dans les papiers monnaies Euros ou Dollars.

Deuxième phase de l’éclatement de la monstrueuse bulle du « Capital Fantôme »

Venons-en aux perspectives possibles pour la période juin 2012- juin 2013. Pour nous, elle sera donc marquée par une deuxième phase de l’éclatement de la monstrueuse bulle du « Capital Fantôme » élément central de la crise de la dette. Cet éclatement aura pour conséquence la tentative bancaire d’une déflation profonde, impliquant une dévalorisation globale des actifs. Cette option entraînera ipso facto une rupture de l’alliance de classe entre l’hyper bourgeoisie et la bourgeoisie classique qui subsistait vaille que vaille depuis 5 ans. C’est là que réside le talon d’Achille de cette tentative déflationniste.

Pour entrer dans les détails de ce postulat de l’année à venir, il nous faut définir ce que nous entendons par « Capital Fantôme ». Pour faire simple : il s’agit de la création d’une valeur fictive d’un actif servant de contrevaleur de garantie pour l’obtention d’un prêt. Il s’agit en fait d’une escroquerie classique qui permet une cavalerie financière, mais étendue à l’ensemble de la planète financière. Les « subprimes » étaient déjà bâtis sur ce principe frauduleux de la surestimation des actifs. Il faut bien comprendre que cette supercherie est généralisée à tous les marchés, immobilier, valeurs d’entreprises, valeurs d’options etc.

La valeur d’un château de la Loire

Prenons un exemple pour rendre compréhensible ce mécanisme. Imaginons que nous soyons un hedge fund, un fond d’investissement en français, et que nous achetions pour un million d’euros un château en ruine sur les bords de la Loire. Posons comme hypothèse que nous le restaurions pour 2 millions d’euros et que nous l’aménagions pour en faire un hôtel de luxe pour 2 autres millions d’euros. Le coût total de l’opération s’élèverait arithmétiquement à 5 millions d’euros. À ce stade, imaginons que nous fassions appel à un cabinet d’expertise, soi disant totalement indépendant mais en fait totalement corrompu, pour estimer ce nouveau bijou des châteaux de la Loire. Cet expert considérerait que la valeur de ce joyau est sinon inestimable, ou tout simplement considérable, du fait de son emplacement, du classement au patrimoine de l’Unesco de la vallée de la Loire, bref, pour de très bonnes ou mauvaises raisons. Au final, la valeur estimée pourrait atteindre par exemple… 100 millions d’euros ! Dans un second temps, nous utiliserions cet actif révélé par l’expertise à sa « vraie valeur de marché » pour emprunter aux banques. Dans certains cas, nous pourrions nous endetter à hauteur de 1, voire 2 milliards d’euros, suivant un pourcentage de contre valeurs de 10 ou 5%. Il serait vraisemblable que les échéances soient importantes du fait d’un taux d’intérêt élevé, dû en particulier à l’obligation pour la banque prêteuse d’obtenir l’assurance d’être payée en cas de défaut de l’emprunteur, les trop fameux CDS (credit default swap)…mais qu’importe puisque nous disposons d’une trésorerie énorme pour rembourser…. Pendant un certains temps, comme aurait dit Madoff, et cela jusqu’à épuisement de la trésorerie. Notons au passage que tous les individus intervenant dans cette affaire se payent grassement par commissions ou rétro commissions, officielles ou occultes.

Le monopolisme payé par un endettement monstrueux

Voilà un exemple pédagogique pour illustrer cette crise de la dette au niveau du monde financier international car cette escroquerie n’est pas accessible aux simples citoyens, voire aux petites ou moyennes entreprises. Elle n’est envisageable que pour les personnes morales, celles qui depuis un quart de siècle ont un accès libre et sans limite aux crédits bancaires suivant ces conditions fort laxistes car garantis et assurés par des actifs artificiellement « gonflés à bloc » ! C’est d’ailleurs ce système, simple finalement, qui a permis le renforcement du monopolisme dans la dernière période. Bref, par l’achat des concurrents sur le marché en question, par le dumping impliquant des ventes à perte, le monopolisme fut payé par un endettement monstrueux impossible à rembourser…donc avec de la monnaie de singe.

Patatras, 2007 a sonné la fin de la récréation et la crise de la dette implique progressivement une exigibilité des contre valeurs sur lesquelles les emprunts s’appuyaient. Bien sûr, le « pot aux roses » apparaît, et dans notre exemple pour 2 milliards, la vraie garantie ne s’élève qu’à 5 millions, soit 2,5% !

Le « Fantôme » assuré par « l’Ombre »…

Certains experts estiment que ce « Capital Fantôme » sur la planète finance à 30 000 ou 50 000 milliards de dollars. 15 000 milliards se seraient déjà évaporés depuis 2007, restent donc encore entre 15 et 35 mille milliards à éponger avec nos modestes ressources citoyennes, c’est-à-dire la réduction des retraites, des remboursements santé, des services publics. Bon courage à tous ! Le problème est d’une gravité infinie car, comme nous l’avons vu dans notre exemple pédagogique, le « Capital Fantôme » est assuré par les CDS ! En bref, cette illusion de valeur est garantie par le fleuron du « Marché gris », « shadows banking » en anglais. En quelque sorte, le « Fantôme » assuré par « l’Ombre »…Cette vision presque poétique est en réalité l’engeance qui nous gouverne.

Il est prévisible que cette deuxième vague de liquidation du « Capital Fantôme » soit volontairement masquée par la crise immobilière, liée à la dépréciation des actifs dans ce secteur. On va nous expliquer benoîtement que les banques sont victimes de la baisse de la « Pierre » en Europe. Mais les chiffres incroyables que l’on va nous jeter au visage seront en fait le cumul de la dépréciation immobilière ET de l’évaporation du « Capital Fantôme ». Voilà l’explication à l’injection des 1 400 milliards d’euros de la Banque centrale européenne entre juin 2011 et aujourd’hui (300 de crédit pour les banques à court terme avec renouvellement automatique à l’automne 2011, deux prêts à 3 ans de 500, et 100 de recapitalisation bancaire directe). Nous en sommes à un tel point qu’aujourd’hui l’injection de 100 milliards de Livres (124 milliards d’euros) par la Banque d’Angleterre début juin pour soutenir le système bancaire fait partie de la routine, et n’a provoqué aucun gros titre d’un journal.

Le dégonflement de la bulle du « Capital Fantôme »

Pour éviter encore un peu cette apparition à la lumière du « Capital Fantôme », qui provoquerait du jour au lendemain la banqueroute totale du système bancaire mondial, la seule solution est déflationniste, avec une baisse générale et progressive de l’ensemble des actifs qui convergeraient et accompagneraient le dégonflement de la bulle du « Capital Fantôme ». Ce projet bancaire, à nos yeux très hypothétique et presque utopique, aurait le mérite de préserver les créances bancaires en évitant l’hyper inflation qui bénéficierait aux emprunteurs à taux fixe et ruinerait encore plus les banques. En effet, la déflation maintiendrait artificiellement un rapport constant entre la valeur faciale de la  monnaie émise  et les biens physiques patrimoniaux orientés à la baisse, et cela malgré le déluge de liquidité monétaire dont bénéficient sans limite les banques. Les politiciens européens relaient donc cette politique déflationniste massive, en particulier dans la zone euro.

Toutefois, cette voie nous semble sans issue et les chances de stabilisation déflationniste nous paraissent minces, cela principalement pour une raison politique. En imposant la baisse générale des actifs, l’hyper bourgeoisie rompt définitivement l’alliance de classe qu’elle avait nouée avec le moyenne et petite bourgeoisie des pays occidentaux. Tant qu’il s’agissait de faire payer la crise aux couches pauvres et à la classe moyenne inférieure, les bourgeois n’y voyaient rien à redire, au contraire. Mais, pour la première fois depuis 2007, les possédants risquent de s’appauvrir en termes réels, alors que l’hyper inflation au final aurait pour eux un effet neutre voire positif dans certains cas pour leurs intérêts patrimoniaux (actifs souvent investis dans la pierre ou l’or, etc.).

Le mauvais exemple grec

Voilà ce qui risque d’être le point nodal de la conjoncture politique en Europe : la rupture de la solidarité du couple « hyper bourgeoisie-bourgeoisie classique ». Cette tension aura pour expression concrète dans l’année qui vient des « clashs » politiques multiples et violents en Europe, impliquant certainement des ruptures de gouvernance. Si la tension politique grecque en est sans doute la première expression visible, l’Italie devrait suivre. Notons un détail sur la situation grecque : l’Europe fera tout pour garder ce pays dans la zone euro car son départ pourrait être exemplaire !…mais pas pour la raison généralement donnée. En effet, le retour à un drachme dévalué serait certes très douloureux dans un premier temps mais provoquerait immédiatement un appel d’air pour les liquidités du monde entier, Chine ou Brésil compris. Ce qui en quelques mois, voire une année, permettrait un rebond à l’instar de l’Argentine il y a une douzaine d’année ou de l’Islande plus récemment. Ce « mauvais exemple » serait suivi, n’en doutons pas, par d’autre pays du même gabarit et dans la même galère de l’austérité éternelle comme le Portugal ou l’Irlande. Il est donc évident que l’Europe se montrera des plus conciliantes avec le nouveau premier ministre grec à la tête de la coalition de la droite et de la social-démocratie.

Pronostic pour l’année à venir

Pour résumer notre pronostic, nous devrions assister entre juin 2012 et juin 2013 au paroxysme de la crise avec l’éclatement de la bulle du « Capital Fantôme » et l’échec programmé de la déflation européenne qui devrait entraîner l’éclatement de la zone euro, et tout cas dans sa forme actuelle. Espérons que cette prédiction se réalise car, si dramatique soit-elle, c’est la condition sine qua non pour qu’enfin l’horizon se dégage et que nous puissions en juin 2013 entrevoir les prémisses du « nouveau monde en réseau ».

(suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? (3)

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître »,
Antonio Gramsci

Comme chaque année au moins de juin, nous reprenons la plume pour tenter d’analyser une crise unique dans l’histoire du capitalisme. Une crise qui poursuit son évolution inéluctable en direction de la fin de l’ère du monopolisme financier et bancaire. La banque moderne, née en Italie au tournant des années 1500, est devenue le cœur du système. Rien ne lui échappe et les diverses autonomies économiques ou politiques ont progressivement disparu. Point d’orgue de ce processus : la globalisation achevée après la fin du bloc de l’est en 1989. Au sein de notre courant politique, depuis 1997, nous caractérisons cette période par le concept de « turbo capitalisme ». (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ? (2)

« La crise c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître » Antonio Gramsci

Il y a un an, dans notre article de juin 2009, nous tentions de définir les caractéristiques profondes de la crise que nous traversions.
Nous insistions tout particulièrement sur son caractère systémique, c’est-à-dire que toute mesure visant à servir de panacée à la crise est en fait un accélérateur de la dépression. Dans cette conjoncture, les remèdes dits keynésiens n’avaient aucune chance de réussite, du fait en particulier du caractère hyper monopoliste du turbocapitalisme contemporain, et de l’imposition de « circuits longs » dans la production et la consommation des marchandises en dehors des espaces nationaux (contrairement aux années trente). (suite…)

Dans quelle crise sommes-nous ?

La crise, c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître“. Antonio Gramsci

En juillet prochain, la crise dite des « subprimes » aura déjà deux ans. Ses conséquences pour les peuples sont dramatiques : 2008 a été une année de « stagflation », c’est-à-dire de stagnation des PIB sur quasiment l’ensemble de la planète, doublée d’une inflation massive des matières premières et des produits agricoles ; 2009 sera une années de dépression marquée par une déflation liée à la crise de la demande qui existe depuis septembre dernier et l’effondrement du système financier mondial. (suite…)

La réélection de Rafael Correa en équateur est la preuve que les peuples latino-américains persistent sur la voie du progrès et de l’indépendance

Les Équatoriens persistent et signent ! En effet, à la suite des élections générales qui se sont déroulées le dimanche 26 avril 2009, Rafael Correa a été réélu pour un nouveau mandat de quatre ans. Ainsi, le président sortant a obtenu un fort bon score, remportant plus de 55 % des voix… et distançant de plus de 20 points son rival de droite Lucio Gutierrez, l’ancien président qui avait été renversé en 2005 par une mobilisation populaire de grande ampleur. (suite…)